La Fabrique Culturelle

Vingt-deux artistes d’ici qu’il faut connaître à tout prix

Que leur talent se voie, s’entende, se goûte, se collectionne, s’observe ou se touche, l’élément essentiel qui unit ces artistes est avant tout la rencontre humaine. Rencontre non seulement du public avec l’œuvre, mais également de l’artiste avec les gens et des humains entre eux, face à l’art. Voici 22 artistes d’ici dont les créations nous portent à réfléchir, à remettre les choses en question, à discuter et, pourquoi pas?, à mieux apprécier ce qui nous entoure.

Pony

Véritable icône pop, Gabrielle Laïla Tittley, alias Pony, a réussi à mettre sa touche un peu partout, et on la reconnaît dorénavant entre toutes. Grâce à ses couleurs éclatantes, ses sujets issus de la culture populaire et ses illustrations un brin irrévérencieuses, elle marque les esprits et donne même légèrement le goût de se rebeller contre tout ce qui est trop terne et trop gris.

Marie Davidson

Artiste multidisciplinaire éclectique, cette Montréalaise amalgame poésie et une variété d’explorations sonores — techno, disco, house, etc. — qu’elle déploie en spectacle pour faire non seulement danser, mais également réfléchir le public qui se démène sur sa musique. Créatrice profonde et spirituelle, Marie Davidson est indéniablement unique et totalement captivante.

Zack Zoya

Il a la gueule, le nom, l’attitude et le talent. Ce p’tit gars de l’Abitibi-Témiscamingue, sous contrat avec Disques 7ième ciel, est fait pour le rap. Il soulève les foules comme pas un et déverse son flow hypnotisant, voire époustouflant. Une bête de scène made in Rouyn-Noranda, rien de moins.

Rosalie Gamache

Jeune peintre de Québec, Rosalie Gamache utilise des techniques anciennes (par exemple le marouflage), mais également des matériaux plus récents, comme des papiers-calques de polyester, pour créer des portraits à la fois complexes et fascinants. Joyeux amalgame entre tradition et pratiques actuelles, elle s’amuse avec les médiums et, par exemple, peut décider de tresser ses tableaux pour les faire se rencontrer de la façon la plus inusitée qui soit.

Fouki

Pour le rappeur Fouki, c’est l’amalgame de toutes les cultures, entendues à l’école et dans son milieu de vie, qui font la richesse de notre langue. Loin des puristes qui aimeraient qu’on manie cette langue à la perfection, Fouki vote plutôt pour créer une courtepointe vivante et fluctuante. C’est, du moins, comme ça qu’il voit sa musique: comme la réunion de tout ce qui le construit, de tout ce qu’il a vécu.

Naya Ali

Elle est rappeuse, afroféministe, confiante en son talent (avec raison!) et très au fait autant des inégalités que du côté sexiste qui, malheureusement, existe dans le monde de la musique. Avec son rap fier, fort et fabuleux — vraiment! —, elle impressionne et fait fi des cases à cocher pour rentrer dans le moule. Mieux: elle fait éclater ce dernier et le pulvérise pour y faire entrer son style, unique et puissant.

Jass-Sainte

Parler d’identité de genre et de queers en Acadie? Xavier B. Gould n’avait jamais vu ça avant de mettre au monde Jass-Sainte, personnage à l’identité volontairement ambiguë. Et cette fameuse Jass-Sainte n’a pas la langue dans sa poche! Éclatante, libre et affirmée, elle permet à Xavier de lancer des conversations sur des sujets comme l’homosexualité et d’ouvrir la discussion sur l’expression et l’identité de genre. Une belle façon, également, d’inspirer les jeunes générations à être ouvertes et inclusives.

Donzelle

Rapper le féminisme, la sexualité et la liberté de faire ce qu’on veut de son corps, Donzelle le fait à merveille. Plus de 10 ans après avoir lancé un premier album, elle est revenue en force avec un second opus, Presse-jus, sur lequel on trouve 10 pièces qui sont accompagnées d’autant de vidéoclips, réalisés avec des artistes d’ici. Artiste totale, colorée et intrigante, elle séduit sans vergogne, et… on adore!

Geoffroy

On dit que les voyages forment la jeunesse. Et dans le cas de Geoffroy, c’est totalement vrai. Ses nombreux pèlerinages ont contribué à créer le musicien de talent qu’il est aujourd’hui. Entre pop et folk, il propose une musique envoûtante qui évoque la Californie, le soleil chaud et les vacances.

Gabrielle Lisa Collard

Voilà un tout premier roman pour cette blogueuse, journaliste et maintenant autrice, dans lequel elle met en scène… une tueuse. Militante anti-grossophobie à la plume acérée, elle tient aussi le blogue Dix octobre, sur lequel elle se commet dans des articles sentis qui font réfléchir sur l’importance de la diversité corporelle et, surtout, sur la notion de respect entre chaque personne, peu importe son enveloppe corporelle.

Emy G St-Laurent

Fascinée par les sujets organiques, cette peintre de la Côte-Nord fait des toiles inspirées des animaux sauvages tués sur la route (road kills). Avec précision et minutie, elle explore des sujets qui, elle ne s’en cache pas, peuvent dégoûter, surprendre ou faire détourner le regard, mais qui — une fois rendus sur la toile — deviennent paysages ou espaces organiques mystérieux. Grâce à sa touche et à sa façon unique de travailler, elle amène le public à aller au-delà de cet amas de chairs et de sang pour l’inviter plutôt à y voir une exploration picturale aussi forte que singulière.

Sarahmée

Cette jeune femme de Montréal, véritable flèche montante du «rap queb», est bourrée de talent et en impose. Car si on trouve encore peu de femmes qui travaillent dans ce domaine (même s’il y en a de plus en plus), Sarahmée sort assurément du lot et est impossible à oublier. Charismatique et dotée d’une énergie vibrante, elle fait son chemin et, on le sait déjà, ira très loin.

Catherine Ocelot

Beaucoup de choses inspirent Catherine Ocelot, mais le contact humain est certainement la chose qui se trouve au cœur de sa démarche artistique. Après Nénette cherche un sens (2006), Talk-show (2016) et La vie d’artiste (2018), trois romans graphiques qu’elle a conçus, la Montréalaise poursuit ses explorations de la rencontre avec l’Autre pour créer, encore et toujours.

 

Gabrielle Boucher

Prendre des objets du quotidien; utiliser «l’ordinaire» pour créer et, ce faisant, nous sensibiliser à l’accumulation d’objets dans nos vies. C’est un peu ce que tente de faire Gabrielle Boucher en transformant aspirateurs, miroirs, planches à repasser, cintres, brosses à dents et compagnie en œuvres déstabilisantes qui nous forcent à remettre en question nos habitudes de vie. Que dire des horloges qu’elle accumule et qui nous remettent en plein visage le temps après lequel on court sans cesse? Entre prises de conscience et ludisme, l’artiste nous emmène dans un monde chargé où les consciences peuvent remettre les pendules à l’heure.

Cyrielle Tremblay

Après s’être promenée au Mexique et y avoir observé et exploré l’art muraliste, Cyrielle Tremblay a ramené tout un bagage avec elle, qu’elle explore désormais dans les rues de la ville de Québec. Et on lui a offert tout un canevas — plus de 300 mètres! — pour y exposer son univers créatif.

Laucolo

Comment intéresser les gens à l’agriculture d’ici et aux produits du terroir? Eh bien, en dessinant! C’est le pari qu’a pris cette énergique jeune femme qu’est Laurence Deschamps-Léger avec son projet Laucolo. Initialement formée en développement international, la spécialiste des systèmes agroalimentaires a décidé de mettre ses talents de dessinatrice et de cultivatrice au services des produits maraîchers d’ici, question de les faire connaître et, surtout, de nous apprendre à les savourer!

Chloë Ellingson

Passer 300 heures à bord d’un train afin d’aller à la rencontre des passagers et de raconter leur histoire: c’est l’idée qu’a eue la photojournaliste Chloë Ellingson. Mais pas dans n’importe quel train: le Tshiuetin, seul moyen de transport qui fait la connexion Sept-Îles–Schefferville. Une trajectoire que peu de gens auront la chance de voir et d’expérimenter. Son photoreportage, résultat de son périple, a été publié dans la prestigieuse revue The Walrus.

Samuel Larochelle

Écrivain et journaliste, Samuel Larochelle savait dès l’adolescence ce qu’il allait faire de sa vie: écrire. Et il l’a fait — plus d’une fois! Auteur de cinq romans, en plus d’avoir participé au recueil de nouvelles Treize à table (Druide, 2018), il investit désormais la littérature jeunesse et inspire de nombreux et nombreuses jeunes à suivre ses pas.

Marjolaine Beauchamp

Poète, autrice et slameuse, cette créatrice de l’Outaouais utilise les mots comme des marques au fer chaud. Ces derniers s’impriment et s’immiscent en nous, parfois avec douleur, souvent avec lucidité. Artiste entière, elle se met à nu dans ses poèmes et écrits et nous touche autant par sa sensibilité que par sa fureur de vivre et sa vérité.

Les Soeurs Boulay

Complices dans la vie comme sur scène, les inspirantes Stéphanie et Mélanie Boulay se démarquent par leurs textes sensibles et leurs douces mélodies. Pour le projet Une chanson à l’école, on les suit dans leur ancienne école primaire, là où est né leur passion pour la musique.

Alex Nevsky

Authentique et généreux, l’auteur-compositeur-interprète a connu un énorme succès. Il compose des chansons lumineuses, aux refrains entraînants que l’on a tous déjà entendues à la radio. La chanson qu’il proposait en 2018 pour le projet Une chanson à l’école ne faisait pas exception, avec sa mélodie enjouée et ses paroles porteuses d’espoir.

Marc Sauvageau

Artiste multidisciplinaire aux indéniables qualités de pédagogue, Marc Sauvageau met de l’avant son dynamisme et ses talents de conteur pour transmettre aux jeunes son amour et sa fascination pour les mots. Il encourage le laisser-aller et initie des élèves à l’exploration de l’écriture et l’art de la performance dans le cadre de l’atelier Slame-moi ça, développé pour le programme Passeurs de rêves (soutenu par le Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur).

 

Photo de la une: Thyla Jane via Unsplash