Quand l’art actuel rencontre la nature périurbaine
Ruelles vertes, champs nourriciers, fleuve navigable: la nature fait indéniablement partie de notre quotidien. Mais quelle place prend-elle dans les banlieues nord-américaines?
À l'occasion de la troisième manifestation en art actuel Triennale Banlieue!, qui se déroule à Laval jusqu’au 30 octobre, une quinzaine d’artistes d’ici et d’ailleurs répondent à la question avec leur sensibilité propre. Certains d’entre eux s’intéressent au binôme suburbanité et nature sur des espaces en friche ou humanisés. D’autres investissent plutôt le territoire de Laval pour impliquer les visiteurs dans leur processus créatif et réfléchir aux questions environnementales.
Sur le terrain de l’ancienne chapelle Saint-Mathieu (devenue le Théâtre du bout de l'île), la sculptrice et céramiste Marie Côté signe son œuvre évolutive Remurmurer la terre: hommage à Yvon Forget. Elle y présente une installation de canaux faits d’argile (cueillie sur la ferme de la famille Forget de Laval), dans lesquels poussent des plants de blé, de soya et de maïs. Elle espère sensibiliser les visiteurs à la menace grandissante de l’étalement urbain sur les terres agricoles lavalloises, qui comptent pour 30 % du territoire de la ville. Plus encore, elle souhaite honorer le travail du regretté producteur laitier Yvon Forget, qui s’est battu pour la protection du territoire agricole.
Sur la place extérieure de la Maison des arts de Laval, l’artiste d’origine ukrainienne Eugenia Reznik remet en question, quant à elle, la notion de racines avec son installation visuelle et sonore Écouter le champ des racines. À l’aide de bornes d’écoute, elle diffuse un montage d’histoires et de souvenirs de Lavallois qui ont vécu le déracinement ou l’acclimatation. Elle veut que leurs mots apaisent les maux de l’exil. En parallèle, elle invite les visiteurs à prendre soin d’une véritable plantation de pommes de terre dans des bacs de géotextile afin de rendre hommage à son Ukraine natale, l’un des premiers producteurs de patates du monde.
Selon la commissaire principale, Marie Perrault, toutes les propositions artistiques de cette Triennale Banlieue! montrent parfaitement la complexité, la vulnérabilité et la force nourricière de la nature en banlieue, sans jamais tomber dans les clichés. Jumelées à une trentaine d’activités gratuites (ateliers de création, tables rondes, discussions avec des experts en environnement), elles risquent de faire germer des idées de grandeur dans la tête de ses visiteurs.
Pour en savoir plus sur Triennale Banlieue!, plongez dans la série balado Laval en trois temps saison 2, produite par Signé Laval disponible sur La Fabrique culturelle.tv, qui est consacrée entièrement à l’édition 2022 de cet événement en art actuel lavallois.
Intitulée Interrègnes et présentée par la salle Alfred-Pellan, cette nouvelle mouture de Triennale Banlieue! a lieu à la Maison des arts de Laval et sur les sites d'Éco-Nature–Parc de la Rivière-des-Mille-Îles, du Centre de la nature, du Centre Laval et du Théâtre du bout de l'île.
https://www.laval.ca/maisondesarts/Pages/Fr/triennale-banlieue.aspxCrédits
Télé-Québec Montréal-Laval
Caméraman-réalisateur-monteur: Louis-Philippe Chagnon
Coordinatrice régionale: Isabelle Longtin
Technicienne en production: Annabelle Jenneau-Younès
Rédactrice: Édith Vallières
Œuvres
Marie Côté, Remurmurer la terre: hommage à Yvon Forget, 2022
© Marie Côté — SOCAN (2022)
Eugenia Reznik, Écouter le champ des racines
Marie-Suzanne Désilets, Apparitions/disparitions, 2022
Animation vidéo image par image (1/2)
Durée: 14 min 46 s
Andreas Rutkauskas, de la série Living Through Wildfire, 2017 – En cours
Christie Mountain Lane, Three Months After the Fire, 2020
Mount Eneas Wildfire, Remnants of the 2003 Okanagan Mountain Fire (left), 2017 (avec plan d'eau)
Impressions à jet d’encre sur vinyle
133 x 165 cm (chacune)