La Fabrique Culturelle

Concours de l’Interlettre 2019

Les Correspondances d'Eastman

La gagnante et les finalistes du Concours de l’Interlettre | Les Correspondances d’Eastman 2019

Chaque année, à l’occasion des Correspondances d’Eastman, se tient un concours d’écriture ouvert à tous et à toutes. Il s’agit d’écrire une lettre, d’un maximum de 500 mots, selon un thème défini et divulgué lors du lancement de la programmation, en mai. Les participants ont deux mois pour faire parvenir leur texte.

Un comité de présélection choisit alors 12 finalistes, qui sont ensuite réduits à 6 par les membres du jury, dont une personne grande gagnante du Prix La Fabrique culturelle. Le thème retenu pour le concours de 2019 était «Le ravissement».

Bonne lecture!

Brigitte Trudel — Gagnante du Grand Prix de la Fabrique culturelle

Crédit photo – Katia Bussière

Chers Mademoiselle et Monsieur dont je ne sais pas les noms,

Je vous ai vus samedi dernier. C’était au beau milieu de la rue Cartier, fermée à la circulation. Une zone aménagée aux airs de Bourbon Street à l’occasion du Festival d’été.

Je revenais de la piscine pas loin, ma sœur m’avait invitée pour le souper, mais je traînais. La semaine qui s’achevait m’avait secouée. J’étais chagrinée.

Heureusement, je me disais: il y a la chaleur de juillet, il y a l’invitation de ma sœur. Et heureusement, je me disais, à mesure que j’allais rejoindre une petite foule agglutinée devant un groupe de jazzmen: il y a aussi la musique.

C’est là que vous êtes entrés en scène, Mademoiselle et Monsieur. C’était un swing, peut-être, que le quartet avait entamé? Quelques personnes dansaient déjà, seules ou accompagnées, et vous vous êtes trouvés, je ne sais comment. Pourtant si différents en apparence.

Vous, Monsieur, le bel âge avancé, un peu de rosacée au front, et de sueur mouillant vos boucles blanches. Vous, Mademoiselle, à peine sortie de l’adolescence, vos cheveux déliés aux teintes caramel, la jeunesse éclatante.

Vous avez joint vos mains et, soudain, vos corps se sont animés d’une force mystérieuse. Monsieur, le geste sûr et vigoureux. Mademoiselle, empreinte d’une énergie dont les élans couraient jusqu’au bout des mouvements. Que vous étiez beaux à voir, avec vos balancements et vos pirouettes, vos pas assurés qui s’accordaient à l’abri du temps et des âges. Monsieur, le sourire amusé et bienveillant; Mademoiselle, qui riiez aux éclats en relevant la tête, surprise peut-être que Monsieur la dirige si bien, lui-même reconnaissant sans doute d’être tombé sur une partenaire si prodigieuse.

Vous avez dansé tous les deux assortis, comme si plus rien n’existait que ces minutes de ravissement. Pour un peu, on aurait pu sentir vos cœurs vibrer à l’unisson. Nous ondulions avec vous, sur qui tous les regards étaient braqués, et les écrans de téléphones, d’aucuns souhaitant capturer ce moment unique, sorti tout droit d’une scène de film-réconfort.

C’était la fin du jour; le soleil amorçait sa chute derrière les buildings, à l’heure où la lumière s’apaise pour s’habiller de volutes roses et bleues. La brise portait l’odeur des fraises du marchand d’en face, et vous dansiez dans une parfaite complicité.

Puis la musique a cessé; la danse s’est achevée sous les applaudissements. Vous vous êtes salués du signe des pouces en l’air, sans autres mots, sans au revoir. Vous avez repris votre route et moi la mienne, les yeux mouillés derrière l’écran de mes lunettes fumées.

Un instant, j’ai pensé: était-ce donc arrangé? Deux membres d’une même troupe? Une prestation complémentaire au spectacle musical, voire le grand-père et la petite-fille?

Mais j’aime mieux croire aux clins d’œil du destin. Qu’un samedi de juillet, pour faire mentir mon chagrin de la veille, j’ai eu accès à ce langage précieux qui rassemble les êtres humains, une touche de tendresse au milieu de la rue Cartier.

À tous les deux, merci!

Une admiratrice

Mireille Guyonnet

** Prix Coup de cœur du public Rythme FM 93,7 — 98,1**

Ma belle Maman-blanche,

As-tu vu que cette année, le motif de l’ananas se retrouve partout: sur les vêtements, les sacs à main, les parapluies…?

Tu sais, je n’ai rien oublié, même si je ne te donne pas souvent de nouvelles depuis que je suis partie étudier à Toronto.

Lorsque je t’ai rencontrée, ma mère et moi venions d’arriver de Guinée. Tout de suite, elle est tombée malade et elle est morte. D’urgence, les services sociaux m’ont placée chez toi. J’avais trois ans et je pleurais à fendre l’âme, inconsolable. Peu à peu, dans la douceur de tes bras, j’ai repris racine; tu es devenue ma Maman-blanche.

Pour fêter mes quatre ans, tu l’as rapporté du marché. Il venait tout juste d’arriver de Guinée, m’as-tu dit. Pourtant, je n’avais aucun souvenir de cette merveille: un ananas. L’enchantement du moment emplit encore mes yeux: une douce forme oblongue et rebondie, couverte d’écailles jaunes, chacune un peu retroussée et piquante, ponctuée d’un œil noir. J’étais fascinée. Le jaune de son écorce était terne, mais tu m’as assurée que dans quelques jours, l’ananas deviendrait presque orangé et que son odeur encore acide allait s’adoucir, embaumant la pièce. J’admirais la majesté de ses longues feuilles étroites et rigides, d’un vert qui tirait sur le gris. L’architecture de ce panache végétal qui s’épanouissait en couronne sur la tête du fruit représentait à mes yeux l’apogée de l’élégance, de la distinction, et peut-être même du sacré. Car, je le réalise maintenant, cet ananas, c’était pour moi le symbole de la Guinée.

Longtemps, je suis restée à le fixer, figée, bouche ouverte. Me revenait en mémoire le brouhaha de voix claires et joyeuses avec, vibrant dans le lointain, le chant d’un coq, le rythme d’un tam-tam. Surgissait également, au milieu d’une fine poussière rougeâtre, le souvenir d’odeurs épicées, aigrelettes, sucrées, et celles de la fraîcheur des feuilles de manioc. Je revoyais les étoffes bigarrées, orange, bleu, blanc et or. Dans ce chatoiement de couleurs, les bras sombres de maman me tenaient serrée contre sa peau lisse, douce et parfumée. J’en éprouvais un léger vertige.

À travers une sorte de brouillard, je t’ai entendu dire qu’on allait jucher l’ananas au sommet du buffet pour qu’il y mûrisse doucement. J’ai demandé à le prendre d’abord dans mes bras. Pour que ses feuilles ne me griffent pas, tu m’as fait enfiler une veste. Comme il était gros et lourd! À peine si j’arrivais à le tenir.

Chaque matin, pieds nus, je vérifiais le mûrissement de mon ananas. Plantée devant le buffet, tête renversée, je me disais que ce cadeau extraordinaire que la Guinée m’envoyait, de connivence avec maman et Maman-blanche, attestait de l’importance qu’atteignait ma petite personne âgée de quatre ans. Mon cœur se gonflait d’orgueil et de satisfaction. Pensez donc! Envoyé de Guinée pour moi, un ananas!

La sonorité même de ce mot me ravissait. J’aurais voulu m’appeler Ananas.

J’y pense encore, Maman-blanche; j’en souris et je t’aime,

Ta princesse de Guinée

Sylvie Coutlée

Gaël, mon chéri,

C’est avec un cœur éclaté que je tente de te rejoindre une dernière fois, si loin dans ta plénitude. À l’aube de cette obscure journée, dans un cercueil de bois grisâtre, ton corps m’est rendu. Les gestes appris, calculés et indifférents des douaniers ponctuent le moment. J’entrevois, je bouge, je pense, enveloppée dans un brouillard qui me dissocie de la réalité crue de ce matin damné.

Je regarde la bière qu’on enfourne directement dans le corbillard et j’imagine ton corps adoré, couvert de ces blessures assassines que l’on inflige aux otages insoumis. Ils ont mutilé ta chair vive, ravagé ton esprit ravi de ce voyage osé. Tu ne m’as pas crue quand je te disais le danger. Sourd à mes objections, tu es parti là-bas sans écouter ma peur emprisonnée dans mes mots trempés du désespoir de ton départ.

J’étouffe d’horreur à l’idée de ce pays, fou de sa rage guerrière que tu ne craignais guère. Bien sûr, tu ne faisais que passer, mais le risque prévalait. L’insouciance que tu affichais ne me rassurait pas. Que t’ont-ils fait, mon Amour? Quels supplices as-tu subis pour te retrouver entre ces planches funèbres?

J’imagine ces soldats déchaînés dans leur frénésie meurtrière. Je les vois te mettre aux arrêts et te crier des paroles que tu ne comprends pas, des injures qui laissent présager une suite ignoble. Oh! Mon Dieu! Des coups de pieds, des crachats, des lacérations, encore et sans fin! Peut-être t’ont-ils enfermé dans une cave humide couverte de moisissures. Tu as été battu, martyrisé jusqu’à ce que la vie te quitte. Je pressens ta souffrance, et elle me fait mal jusqu’au fond de mes entrailles! Ta mort m’arrache ma joie de vivre et mes espoirs de te retrouver. Je suis lasse, dépouillée de tous mes rêves!

Plus jamais ton regard tendre ne se posera sur moi. Plus jamais je ne tiendrai ta belle tête entre mes mains tremblantes aux instants de l’amour. Plus jamais ton baiser ne mouillera mes lèvres si délicieusement savourées par ta bouche gourmande. Nos corps, parfaitement arrimés dans nos voluptueuses caresses, sont à jamais étiolés comme des lambeaux charnels flétris.

Je regarde ce coffre morbide. À l’intérieur de moi, tout n’est que hurlement. Je me refuse, avec toutes les forces de mon âme, à cette réalité grotesque. Tu m’as quittée, tu es parti. Tu me laisses sans chaleur, abandonnée, éperdue d’une douleur infinie. Je t’en veux. Tu n’avais pas le droit de nous priver de nous deux, de notre devenir.

Ne me reste maintenant que mon existence désertée, froide et creuse comme une tombe noire tapissée de givre. Tu es parti avant. Je reste esseulée!

Adieu, mon Amour envolé, mon Amour volé!

Ta Zélie qui se souviendra toujours…

Myriam Lefebvre

Salut maman,

Je ne sais pas si tu nous vois déjà du ciel, mais on se prépare à aller te dire au revoir. Mamie Simone termine de faire manger Arthur pendant que papi installe les chaises pour les invités qui viendront ici après la cérémonie. Tu le connais, il est aussi nerveux que la fois où on faisait une fête surprise pour les quarante ans de ma tante Catherine. Papa est dans sa chambre. Il est scotché là. Depuis que tu es morte, papa n’est plus papa. C’est comme si le camion de vidanges lui était passé dessus. Comme si on avait mis son cœur dans un gros sac de poubelle noir, qu’on avait fait plusieurs nœuds et qu’on l’avait lancé dans le fin fond du dépotoir. C’est ça, la mort. Elle arrive par surprise, avec une cagoule, en silence, et elle vole tout ce que t’as. Papa pleure tout le temps; il dit qu’il a mal. Mamie dit que c’est son cœur qui a mal. Il boit, aussi. Il pense qu’on ne s’en rend pas compte. Franchement, je ne suis pas vieille, mais je ne suis pas aveugle! Parfois, j’ai envie de voler une bouteille de vin et de prendre une gorgée en cachette. Juste pour voir si l’alcool rattrape le mal qui se sauve dans le cœur. Maman, si tu étais là, tu ne serais pas contente. Tu dirais à papa qu’il boit trop.

J’ai mis ma petite robe noire et j’ai essayé de mettre mes bas collants sans faire de trou. Le truc, c’est de mettre du vernis à ongles transparent sur les mailles. J’en ai mis partout. Je ne veux pas que tu aies honte si jamais tu me vois à travers tes yeux fermés. Il paraît que les gens qui préparent les morts mettent de la colle pour garder les paupières fermées. J’ai entendu mon oncle Richard dire ça à mamie. Pauvre maman, c’est la dernière fois que tu nous verras, toute la gang, et ils t’ont mis de la Krazy Glue dans les yeux.

Ce matin, la famille est allée te voir avant tout le monde. On a roulé en voiture une bonne dizaine de minutes. Papi a stationné la voiture devant une belle bâtisse. Ça ressemblait à une maison de riches. La fontaine à l’avant donnait l’impression qu’on s’en allait visiter un grand jardin. Tu l’aurais trouvée belle.

Lorsqu’on est entré dans le salon funéraire, papa avait l’air d’un mort-vivant. As-tu remarqué? Il était tellement blême qu’il aurait pu se coucher à côté de toi, et on n’aurait pas su lequel des deux était encore en vie! Aurais-tu aimé qu’il reste avec toi? Je me demande si tu as peur, toute seule, dans ce petit lit en bois.

Maman, quand tu verras la mort, pourrais-tu lui demander de ne pas kidnapper papa aussi, s’il te plaît? Je vais lui donner mes sous en échange.

Rose

 

Marie-Claude Hansenne

Monsieur l’Inspecteur,

Veuillez m’excuser, je ne pourrai me présenter à vos bureaux comme souhaité, parce que je ressens en ce moment de fortes douleurs. Dans quelques semaines, peut-être des mois — vous connaissez comme moi les pratiques médicales québécoises —, je devrai être opérée à la hanche. Voici donc ma déposition écrite.

Comme partout au Québec, notre ville est en chantier. Profitant des travaux qui obstruent la rue Principale, un grand jeune homme portant un sweat à capuche est tranquillement entré dans le magasin, les mains dans les poches. Ce matin-là, j’étais occupée à poser sur le présentoir frigorifique mes dernières créations: de délicates pralines où le noir du chocolat se marie avec les chatoyantes couleurs imprimées sur le dos de ces gourmandises.

Planté de l’autre côté du comptoir, l’homme a sorti un revolver, exigeant le contenu du tiroir-caisse. Au prix d’un sursaut pour maîtriser et juguler ma panique, je lui ai benoîtement présenté le fruit de mon travail. Je vous donnerai ce que vous me demandez, Monsieur, mais comme la boutique est vide, si vous remballez votre arme, je vous ferai goûter mes pralines. Après tout… qu’avez-vous à perdre? Mon calme a dû le convaincre de ma bonne foi: il a obtempéré, il a baissé le bras sans lâcher son arme.

Le pauvre n’avait jamais vu ni mangé de ces fins chocolats fourrés. Je lui arrivais à peine à l’épaule. Presque sur la pointe des pieds, je lui glissai une première praline entre les lèvres, qu’il avait très belles, bien ourlées. Son visage s’est aussitôt adouci. J’en profitai pour appuyer sur le bouton d’urgence. À la seconde, il a souri; de la ganache a coulé sur son menton. À la troisième, ses yeux gris ont viré au bleu, et il a ouvert la bouche pour que je lui en présente une nouvelle. À la quatrième, une larme a glissé doucement sur sa joue et un léger murmure m’est parvenu. J’ai cru comprendre Aaah… tabaslak! La cinquième, mon chef-d’œuvre, une praline à la fleur de violette, l’a cloué en béatitude, tel le Christ écoutant la voix de son père sur la croix. Il avait, en quelques minutes, découvert les multiples gradations, sensations, saveurs délicates et onctueuses du goût; ce que personne ne vous enseigne à l’école. Cette musique gustative s’étalait maintenant sur sa langue et son palais comme une cantate de Bach avec ses changements de mouvements, de rythme; ses variations; son chant choral en contrepoint. Même la dissonance d’une pointe de poivre devint harmonie.

C’est ainsi, Monsieur l’Inspecteur, que le constable Potvin a trouvé mon détrousseur en plein ravissement, incapable de bouger ou de parler tant l’extase le tenait englué dans ses charmes. C’est avec un sourire que je peux déclarer à mes clients que mes pralines sont désormais une arme de ravissement massif! Je vous invite d’ailleurs cordialement à venir vérifier le tout, sur place, à votre convenance.

Bien à vous,

Colette Saint-Amour

Serge Labrosse

Belle-maman,

Grâce à sainte-Vierge, notre voyage de noces à Montréal a pas été aussi mal que je pensais. Mais y est temps qu’y finisse. Le mariage me fait pas. C’est peut-être pas chrétien de le dire, mais pas plus de l’endurer… J’étais pas parée à «ça», disons. Pis «ça», ben, j’aime pas ça!

Ça va faire de la peine au bon Dieu, mais je suis pas capable de penser que je vas faire toute une vie d’endurance pis que ça finira jamais.

En tout cas.

Faut que je vous parle de Montréal, même si j’écris mal. Je l’avais promis. Icitte, c’est pas comme à campagne. Y a plus de monde, des anglais pis des couleurs de peau. Mille neuf cent trente-neuf, c’est ben plus moderne icitte qu’à Sorel. Y a des lampadaires au coin des rues pis des p’tits chars partout! Pis pas de trottoirs de bois. Mes souliers sont restés propres même quand y a mouillé, hier.

Faut dire qu’on est rentrés de bonne heure. Votre François se pouvait pus. Pis «là-dessus», y est ben achalant. Y me fait penser à l’étalon de mon oncle Ti-Jos quand y veut engrosser la jument. Sauf la queue. J’veux dire: y a pas de crin pas de crinière, votre fils…

En tout cas.

À matin, on est allés à l’église Notre-Dame. C’est gros! Toute en grosses pierres carrées. Pis beau! De l’encens à plein nez… On sent qu’y en a eu, des morts, dans cette église-là!

Mais surtout, y a une statue de la sainte Vierge. Belle… ça se dit pas! Tiens, pour vous donner une idée: plus belle que votre fille Margot dans ses beaux jours. Ça vous étouffe, ça? Jamais vu quelque chose d’aussi beau! Je l’ai tellement regardée qu’un moment donné, dans mes larmes, j’aurais juré que c’était ma défunte mère que je voyais; même qu’à l’avait l’air de respirer en-dessous de sa tunique de marbre. Un miracle! J’vas rêver de ça toutes les nuittes de ma vie.

Là, je vous écris de notre chambre de la rue Saint-Paul. Votre François est dans le bain. J’espère qu’y en a encore pour un boutte à se laver, parce que votre gars est tellement achalant avec «ça» que j’en ai mal au cœur rien que d’y penser pis que je veux juste une affaire: finir mon voyage de noces!

J’ai réussi à pas trop m’en faire depuis qu’on est arrivés, tellement c’est émotionnant, Montréal, avec ses grands parcs, ses maisons de riches, ses calèches sur le mont Royal, ses tramways pis ses chars…

C’est tellement beau, pis j’ai tellement d’adoration pour la Vierge de Notre-Dame, à c’t’heure, que j’ai décidé de rester icitte, moi, finalement. Je vas le dire à votre François, t’à l’heure. S’y s’en va, ça voudra dire que ma prière à bonne sainte-Vierge a été exaucée!

Y est ben fin, votre François, mais franchement, moi, avoir su…