15e Festival des guitares du monde en Abitibi-Témiscamingue
Dire que les organisateurs du Festival des guitares du monde en Abitibi-Témiscamingue (FGMAT) sont des passionnés est une évidence: ils ont créé un festival qui sait attirer à Rouyn-Noranda des groupes mythiques, de même que certains des plus grands guitaristes internationaux. Vous voulez des exemples?
Les Doobie Brothers, Grand Funk Railroad, Gipsy Kings, Jon Anderson (du groupe Yes), Alan Parsons, Sharon Isbin, Buffy Sainte-Marie, Al Di Meola, Johnny Winter, Frank Vignola, Steve Vai, Joe Satriani, Daniel Lanois, Ruthie Foster… entre autres. Tout ce beau monde a donc foulé le sol abitibien et fait vibrer Rouyn-Noranda pendant quelques jours. Et ça dure depuis maintenant 15 ans! Les artistes québécois et régionaux ne sont pas oubliés pour autant: le festival met un point d’honneur à organiser sa programmation en ce sens, en plus de faire une place enviable à la relève.
On reçoit une centaine de musiciens par année avec comme thème la guitare, qu’elle soit classique, blues, rock, country, jazz, etc. Nous sommes fiers de produire des shows d’envergure, mais aussi de présenter des artistes locaux. Les premières années, il a fallu faire nos preuves. Avec le temps, on a appris à satisfaire les demandes les plus exigeantes de nos artistes invités et, maintenant, on se démarque partout dans le monde comme un festival qui reçoit bien, qui prend soin des artistes et qui leur fait vivre une belle expérience. On les prend en charge, on les accompagne et on leur fait savoir à quel point leur présence est importante pour nous. La totalité des artistes veut revenir à Rouyn-Noranda. Ils deviennent des ambassadeurs pour la région.
Jean Royal, président du Festival des guitares du monde en Abitibi-Témiscamingue
C’est Jean-Charles Coutu, juge à la retraite de Rouyn-Noranda, qui a eu l’idée de ce festival avec le guitariste classique Rémi Boucher, originaire de la région. C’était en février 2005. Une équipe enthousiaste s’est réunie et, après quelques mois seulement, le premier festival a lieu en juin. Passionnés, vous dites?
Aujourd’hui, l’événement attire une large clientèle venant d’un peu partout et est devenu un attrait touristique important en Abitibi-Témiscamingue.
Selon Jean Royal, le public joue un rôle important dans l’accueil des musiciens, qui vivent ici quelque chose qu’ils n’ont pas l’habitude d’expérimenter ailleurs.
Les artistes le ressentent. Cette énergie du public les surprend, et ils l’apprécient beaucoup. Alan Parsons est l’un de ceux qui nous a dit: «What a crowd!» C’est un public reconnaissant de ce qui lui est offert et qui le rend bien à l’artiste. Ça donne des moments extraordinaires; les musiciens sont encore plus généreux et heureux d’être là.
Jacques Michel a vécu cette fièvre avec le public abitibien. Lui qui revenait dans sa région natale au 10e festival pour une soirée «hommage» — durant laquelle il ne souhaitait pas chanter — a changé d’idée pendant la répétition avec des musiciens de la région, dont Yves Savard. Jean Royal raconte:
Ça faisait près de 30 ans que Jacques Michel n’était pas monté sur scène. Après le spectacle, il m’a dit: « Je viens de vivre quelque chose qui change ma vie ». Un mois et demi plus tard, il relançait sa carrière avec un nouveau disque et un spectacle l’année suivante. C’est le festival qui a rallumé cette flamme en lui!
Sébastien Greffard est guitariste et enseigne à l’École de musique d’Abitibi-Ouest. En 2016, pendant le festival, il sortait de l’Agora des arts après avoir donné un atelier de merlin, un instrument à cordes de style médiéval. En transportant ses équipements, il a remarqué un homme, assis à une table de pique-nique dans la ruelle, qui prenait tranquillement un café:
Cet homme, c’était Steve Vai, reconnu comme l’un des «guitar heroes»; un guitariste virtuose incontournable que j’admire depuis que j’ai commencé à jouer de la guitare, à 13 ans. Et là, il était devant moi! On a parlé quelques minutes; il était très ouvert et disponible. Je lui ai même joué du merlin! C’était un moment magique.
Le défi du compositeur Étienne Lessard, en 2019, était de produire une bande-annonce aussi remarquable que celle qu’il avait réalisée pour le Festival des guitares du monde deux ans plus tôt. Eh bien, mission accomplie: l’écouter, c’est ressentir à l’avance l’intensité du festival. Faites-en l’expérience! Réalisation et musique: Étienne Lessard; photographie: Christian Leduc.
Richard Desjardins en sera à sa troisième participation au Festival des guitares du monde, cette fois-ci avec l’Orchestre symphonique régional. Ce spectacle, Richard Desjardins symphonique, a établi un record de vitesse en ce qui a trait à la vente de billets au FGMAT, et un spectacle supplémentaire a été prévu. On se souvient du passage de cet artiste au festival en 2015: la Fabrique culturelle y était!
Le père spirituel de ces artistes est Chuck Berry, alors ça swingue avec Cherry Chérie, un groupe qui fait du «rock and roll « surf rétro trash bonbon acidulé au goût de réglisse noire », en français». On a rencontré ses membres au festival en 2018, où ils nous présentaient leur chanson Tragédie en tuxedo.
En 2014 La Fab a provoqué une rencontre entre deux artistes originaires de Val-d’Or invitées au FGMAT: Diane Tell et Chantal Archambault. Comme vous le constaterez, elles ont finalement beaucoup en commun…
Le Festival du DocuMenteur de l’Abitibi-Témiscamingue et le Festival des guitares du monde mêlent leurs styles: voici ce qui s’est passé lorsque le président du FGMAT, Jean Royal, a décidé en 2016 d’ajouter un volet «air guitar» à l’événement.
Le Festival des guitares du monde en Abitibi-Témiscamingue a lieu du 25 mai au 1er juin. Voyez la programmation 2019 ici .
Bon festival!
Image à la une: affiche conçue par Alain Lévesque