La Fabrique Culturelle

L’art «in situ» tout en beauté à Bromptonville

Maison des arts et de la culture

Il faut y aller entre le 8 juillet et le 15 septembre! Le parc de la Rive et la Maison des arts et de la culture de Brompton sont des lieux surprenants où tout est possible. Si, au moment de franchir le seuil du parc de la Rive, tout semble bien paisible, en réalité, on y découvre rapidement des mondes foisonnants de vie. Pour sa onzième édition, les Jardins réinventés de la Saint-François sont animés par 33 artistes établis et 56 étudiants! Laissez-nous vous présenter 12 installations in situ, trois expositions intérieures et la boutique Pop Up. Place à la surprise!

Ultra Nan

«Direction». Photo: Yves Harnois
«BIMM! POW! BOOOM!» Photo: Yves Harnois

Ultra Nan, c’est un petit bonhomme fort sympathique qui se veut le reflet de notre société actuelle; ses espoirs tout comme ses coups de gueule. Avec ses traits naïfs, son auteur a voulu créer un personnage tout simple et universel, dans lequel on peut facilement se reconnaître. Son objectif est de rendre l’art accessible à tout le monde.

Ultra Nan est son pseudonyme; il garde son identité secrète afin de laisser toute la place à ses créations. Grâce à ses thématiques engagées, ses œuvres deviennent un outil pour faire passer un message et porter un regard critique envers notre monde.

Stéphanie Morissette

«Les trois profondeurs de champ». Photo: Yves Harnois

Les trois profondeurs de champ fait référence à la drave et au métier qui fut pratiqué à Brompton au début du siècle dernier. Une profession liée à une importante scierie ainsi qu’à une manufacture de transformation du bois installée sur les berges de la rivière Saint-François.

La démarche de Stéphanie Morissette procède d’une dynamique de va-et-vient entre questionnement critique et commentaire social, parfois ironique et teinté d’humour noir. La trame temporelle qui conditionne inévitablement l’actualité et l’environnement amène l’artiste à une scénarisation du lieu, proposant une sorte de tissu narratif qui peut se lire autant dans sa dimension poétique que politique.

Alexandre Ménard

«Le fugitif». Photo: Yves Harnois

Barrage et poursuite policière, fuite spectaculaire, actions dangereuses, aide de complices et arrestations… Tous y sont représentés par un détournement du langage iconographique de la signalisation routière. Des pictogrammes existants sont donc prélevés de différents panneaux, puis librement combinés dans de nouveaux ensembles qui dépeignent les actions clés du récit. L’installation revêt une forme ludique, et ce, tant pour l’artiste — qui se joue des codes de l’estampe, de la signalisation routière et de certaines productions hollywoodiennes — que pour le spectateur, qui décode une à une les associations iconographiques pour en reconstruire la narration.

Par la réappropriation de ce langage générique, Alexandre Ménard crée de nouveaux ensembles ludiques et narratifs qui évoquent diverses productions artistiques ou culturelles en parodiant les codes de leur représentation.

Collectif Les chiffres: Do Lessard, Émile CD, Arnold

«Quand les géants ne sont pas là, les fourmis dansent». Photo: Yves Harnois

Le thème POP UP a inspiré aux artistes un changement d’échelle qui consiste en une représentation agrandie d’un panier d’osier se faisant piller par des fourmis sur une table à pique-nique. Par l’entremise d’un concept imaginaire, surréaliste et ludique, les participants sont invités à grimper sur cette table géante afin de découvrir ce qui se cache à l’intérieur du panier.

Le collectif vise à unir des artistes issus de l’art urbain afin de créer des projets artistiques à grande échelle dans des environnements publics souhaitant produire de l’art accessible au plus grand nombre de personnes et en s’inscrivant dans le mouvement Lowbrow (Pop Surréaliste).

Geneviève Dupont-D.

«Espace pluriel». Photo: Yves Harnois

Segmentée en plusieurs plans, l’œuvre se déploie dans l’espace et présente un paysage abstrait sur plusieurs panneaux. Le point de vue frontal de la sculpture permet de voir le paysage dans sa forme en deux dimensions, tel un tableau traditionnel. Lorsqu’on se déplace autour de l’œuvre, le point de vue change, ce qui permet de voir les diverses sections du tableau et la nature à travers lui.

Les œuvres de Geneviève Dupont-D. suggèrent des paysages qui remettent en question les relations entre l’homme et le territoire, entre le paysage et le rapport au temps. Les territoires qui en découlent lui inspirent un traitement abstrait de la peinture qui porte en lui la marque du mouvement. Cette gestuelle fait référence à la transformation des lieux et à leur impermanence.

Isabelle Ayotte et Geneviève Baril

«Marche et parle doux». Photo: Yves Harnois

Marche et parle doux

ne t’use pas et

appelle ta bonne fortune

les yeux au ciel

accueille les jeux subtils

les chants muets

les silences bienveillants

déchausse-toi

laisse le bruit sur le seuil

et du regard

cueille ta chance

Isabelle Ayotte utilise le pouvoir évocateur de la poésie et de la schématisation, ainsi que de l’absence et du silence, pour caractériser ses sujets. La schématisation est un procédé de simplification dans lequel il lui faut trouver ce qui définit une chose avec le moins d’éléments possible.

Geneviève Baril cherche à saisir l’essentiel. Elle s’intéresse à ce qui peut surgir de l’interstice, de l’entre-deux; ce mince espace à la jonction des polarités, d’où tout émane avec subtilité.

Pierre Leblanc

«De vague et d’eau…ou à la recherche de la mer Patrie». Photo: Yves Harnois

Inspirée par le tableau Brushstroke («coup de pinceau») de l’artiste Roy Lichtenstein, un des artistes les plus importants du mouvement pop art américain, cette sculpture autobiographique raconte le passé de l’artiste, originaire des Îles-de-la-Madeleine et venant d’une famille modeste de pêcheurs et de marins. Cela consiste en un travail sur la collecte, ou plutôt de «Recollecte» (comme dirait Artaud), en glanant le plus possible d’éléments qui témoignent uniquement, par l’idée de leur présence, de la vie des gens ordinaires.

Pierre Fisette

«Funky éco animals». Photo: Yves Harnois

Soucieux du fragile équilibre écologique, Pierre Fisette tente de vivre en harmonie avec la nature et son environnement, passant de sa serre à son atelier, situé tout près. C’est là qu’il crée, entre autres, des animaux, d’abord sous forme de sculptures faites de matériaux récupérés — dont des pneus recyclés, matière première travaillée avec minutie, à laquelle viennent se greffer métal, ustensiles, clous et objets divers. L’artiste espère ainsi interpeller, toucher et sensibiliser les gens à la responsabilité tant commune qu’individuelle quant à l’avenir de notre planète.

Collectif Pop-Up Orkestra: Pierre Pino Noël, Luc Pelletier + les élèves de l’école secondaire de Bromptonville

«Pop-up Orkestra». Photo: Yves Harnois

Autour du Cajón’imba, instrument inventé issu d’un heureux métissage entre le cajón — un instrument de percussion d’origine péruvienne — et le kalimba (un piano à doigts de l’Afrique centrale), le collectif a réalisé un cajón’imba de 152 cm de hauteur ainsi qu’une vingtaine de cajon grandeur nature.

Les instruments sont un prétexte pour laisser toute la liberté aux élèves de s’exprimer en couleur avec de l’acrylique. Ce projet de création a permis aux jeunes de vivre les étapes allant du croquis au vernissage. L’installation participative met au cœur le spectateur. Plaisirs pour les sens, ou simplement pour s’amuser.

Étudiants et étudiantes de l’Université de Sherbrooke: Yvan Brunet, Shanny Côté, Marie-France Faguy, Vicky Morin-Coulombe, Marie-Eve Yergeau et Nancy Roy

«Pop O³».  Photo: Yves Harnois

L’installation interactive Pop O3 propose une expérience intergénérationnelle intégrant le plaisir, le partage et la méditation, où les visiteurs, petits et grands, pourront réaliser leur propre oeuvre. Pop O3 fait autant référence au bac à sable des enfants qu’au jeu de sable utilisé en art-thérapie. Comme s’il s’agissait d’une chasse au trésor, les visiteurs sont invités à fouiller, déplacer et tourner les différents éléments du bac pour raconter leur propre histoire. Tous différents, ces cubes rappellent que chacun de nous est unique. S’inspirant des formes du cubisme et de l’abstraction, les artistes ont voulu proposer une œuvre aux couleurs vives variant selon les moments et les points de vue, afin que les angles fusionnent et ne forment qu’une seule image.

École Mitchell-Montcalm

«Les mâts qui POP». Photo: Yves Harnois

Les élèves de la vocation Arts et culture de troisième secondaire avaient comme thème les peuples autochtones. Cette année, ils ont travaillé le mât totémique. Celui-ci amène à la spiritualité en s’élevant vers le ciel, vers une pensée commune, vers la conscience. Les élèves ont conçu des blocs qui se superposent afin de créer un message environnemental éclaté, dans le concept comme dans la forme: le mât totémique qui «POP» du sol et qui s’éclate.

André Fournelle et Amélie Pomerleau (en collaboration avec le Comité du patrimoine de Bromptonville)

«Le sacre de la rivière». Photo: Yves Harnois

Lieu sacré pour les amérindiens, lieu d’ancrage de Brompton, lieu où tout a commencé, la rivière St-François est un mélange de beauté, de force, de tragédie et d’histoire. L’éclair, symbole souvent utilisé dans le mouvement artistique pop art ainsi que dans le travail de l’artiste André Fournelle, symbolise ici la force de la nature liée à la rivière, mais aussi l’énergie de la communauté de Brompton; énergie humaine, culturelle, hydraulique et patrimoniale. L’éclair marque le granit, tel un pétroglyphe, pour y inscrire un lieu, y révéler une rivière et immortaliser ainsi l’histoire de Brompton de même que son identité à travers le temps.

Julien Benoît-Simard

«Ergotisme et autres visions saintes». Photo: Yves Harnois

Grâce à l’utilisation d’un casque de réalité virtuelle, Julien Benoît-Simard explore la frontière entre le réel et le virtuel. Dans Ergotisme et autres visions saintes, l’ergot1 ne sera point consommé, mais les hallucinations seront bien de mise. La démarche de Julien Benoît-Simard est teintée par sa fascination pour les nouveaux médias, et plus particulièrement les jeux vidéo. Il travaille avec la malléabilité, l’immersibilité et la singularité de ce médium, qu’il intègre couramment dans ses œuvres.

Joanna Chelkowska et Lysanne Picard

«La possibilité d’une île». Photo: Yves Harnois

Présentée sous forme d’animation vidéo, La possibilité d’une île est une séquence de dessins ayant pour motif une île en mutation. Territoire vacant où les artistes interviennent tour à tour, l’île ainsi dessinée et redessinée est le terrain où se construit leur étroite collaboration. Cet espace devient un périmètre performatif, une île déserte sur laquelle les artistes explorent les possibles.

Boutique Pop Up

Photo: Yves Harnois

Les œuvres de plusieurs artistes s’y trouvent: Raphaël Zweidler, Nathalie Sundborg, Catherine Landry, Nathalie Ampleman, Lise Martel, Nadia Loria Legris, Gilles McInnis, Barbara Meilleur, Julie Mineau, Ultra Nan, Anne Pochat, Amélie Pomerleau, Marie-Paule Royer et Pierre Fisette.

Vidéo explicative produite par la Maison des arts et de la culture de Brompton

Réalisation: Jean-Benoît Baron