L’été sur la Côte-Nord en 10 lieux culturels
L’été, c’est fait pour jouer, relaxer et voir du pays. Pour l’occasion, La Fabrique culturelle a sélectionné des activités à faire et des lieux à découvrir sur la Côte-Nord.
Qu’ils soient cueillis, transformés ou distillés, les produits sauvages et nordiques sont au cœur des recettes nord-côtières. Voici deux lieux qui feront voyager vos sens et vos papilles.
La distillerie Vent du Nord
Baie-Comeau
Tournée vers l’innovation, La distillerie Vent du Nord maîtrise parfaitement l’art des spiritueux et des traditions ancestrales depuis 2018. Sous son toit, le duo derrière la fondation de l’endroit, l’entrepreneuse Catherine Blier et le chimiste Paul Blanchard, s’allie avec des maraîchers et des cueilleurs locaux pour mettre au point de nouveaux produits signatures faits d’ingrédients entièrement nord-côtiers. Vos papilles frétilleront de joie lorsque vous dégusterez le gin Norkôtié, maintes fois récompensé pour ses saveurs fruitées et ses douces notes salines. Vous pourrez même afficher votre attachement pour cette jeune entreprise en achetant des ponchos, des vestes et d’autres accessoires branchés aux couleurs de l’établissement.
L’entreprise De baies et de sève
Natashquan
Jeune entreprise florissante, De baies et de sève propose au milieu de la restauration ainsi qu’aux fins gourmets des produits sauvages et des spécialités faites de végétaux nordiques cueillis au fil de la saison dans des lieux protégés de la Minganie. Sur place, la propriétaire Annick Latreille vous expliquera en détail les bioressources qu’elle récolte avec passion sur le territoire, dont les baies de genévrier, les épinards de mer et les feuilles de framboisiers. Préparez votre sac à emplettes, puisque vous aurez assurément envie de repartir avec des gelées aromatiques, des thés de plantes sauvages et du pesto de bord de mer, tous parfaits pour un pique-nique gourmand sous le soleil.
La région est une pépinière de talents artisanaux et artistiques. Voici un créateur et une créatrice qui, par leur art traduisant parfaitement la beauté des paysages locaux, ont de quoi inspirer.
Les toiles du peintre René Gagnon
L’Anse-de-Roche
Reconnu mondialement, l’artiste autodidacte René Gagnon (1928-2022) a consacré sa vie à la peinture en y mettant toute son âme et tout son cœur. Pendant des décennies, il a représenté le fjord du Saguenay et les paysages de la Côte-Nord sous forme d’innombrables tableaux lumineux et énergiques, tout en travaillant le verre et le bois. En visitant le petit village où il a vécu, L’Anse-de-Roche, amusez-vous à y trouver des panoramas semblables à ceux qui ont été peints sur ses toiles, puis admirez son splendide vitrail installé à l’entrée du bâtiment du nouvel édifice municipal de Sacré-Cœur (une municipalité située à quelques kilomètres de Tadoussac).
La vannerie de Marie-Line Dupéré
Baie-Comeau
Ayant grandi à Baie-Comeau, l’artisane de la vannerie Marie-Line Dupéré confectionne des paniers, des nichoirs et des couronnes à partir de plantes du Québec pouvant être utilisées pour cet art. Fortement attachée au territoire nord-côtier, elle adore tresser les racines et radicelles des arbres tombés sur les côtes érodées. Durant la saison chaude, achetez-lui un panier tressé au Marché public Desjardins, établi au parc des Pionniers de Baie-Comeau, en vue de le remplir de fruits et légumes vitaminés. Mieux encore, créez-en un de vos propres mains en vous inscrivant à l’une de ses formations sur le tressage et l’identification des plantes qu’il est possible de travailler ainsi.
En plus d’adoucir les mœurs, la musique agit comme un véhicule incroyable de transmission culturelle. Voici quelques occasions de vibrer à l’unisson.
Le Centre des arts de Baie-Comeau
Baie-Comeau
Envie de prendre un bain de culture? Sis sur la rue de Bretagne, ce complexe culturel regroupe la majorité des activités d’enseignement, de pratique et de diffusion des arts de la scène de Baie-Comeau. En 2022, il a notamment été le lieu des répétitions de l’Orchestre symphonique de la Côte-Nord (OSCN), qui célébrait ses 10 ans en offrant le concert Des racines à la cime. Cet été, venez y entendre le Trio Fibonacci, réputé pour ses airs classiques, ou encore La Troupe Chaud Bizzz, formée d’artistes de la musique qui, en formule cabaret, répondent en direct aux demandes du public dans la salle.
Festival Innu Nikamu
Mani-Utenam
Du 1er au 6 août, prenez part à l’un des plus grands festivals de musique autochtone d’Amérique du Nord. Au menu de la 39e édition de cet événement sans alcool: l’autrice-compositrice-interprète inuk et mohawk Beatrice Deer, le chanteur innu Florent Vollant, l’artiste oji-cri Aysanabee et plusieurs autres. Sur place, vous pourrez même faire des découvertes musicales — comme cela a été le cas avec le jeune collectif rap Native Mafia Family en 2019 — et échanger avec les membres de Uashat mak Mani-Utenam, une communauté innue de quelque 4700 membres située près de Sept-Îles.
Les milieux insulaires sont nombreux dans la région. Découvrez-en deux qui vous permettront d’admirer la richesse de la faune et la flore locales.
L’île aux Perroquets
Longue-Pointe-de-Mingan
En 2010, la peintre et entrepreneuse Audrey Beauchemin a fondé la Corporation de l’île aux Perroquets en vue d’assurer la préservation de la station locale ainsi que la restauration des bâtiments patrimoniaux. Soyez témoin de ses efforts en vous rendant directement sur place par bateau; la diversité de la faune marine et aviaire, l’évolution de la technologie des phares et l’histoire de la navigation vous impressionneront. La nuit tombée, vous pourrez vous loger au cœur de la station du phare, dans la maison du gardien ou encore dans celle de l’assistant (selon le forfait de séjour sélectionné). Souvenirs impérissables assurés.
L’archipel de Mingan
Minganie
Ce véritable joyau nord-côtier compte plusieurs îles de calcaire façonnées par les vents et les marées. S’étendant sur près de 150 kilomètres de longueur et une superficie d’environ 110 kilomètres carrés, il compte des espaces protégés par Parcs Canada depuis 40 ans où vous pourrez notamment faire du camping et de la randonnée. À la manière du poète nord-côtier Roland Jomphe (1917-2003), qui a encensé les monolithes de son vivant, profitez de la nature environnante, puis consignez dans vos écrits les histoires simples de la vie qui «se seraient autrement perdues, au bout de la mémoire». Vous aurez ainsi bien plus qu’une carte postale à envoyer à vos proches…
Inusité rime souvent avec beauté. Voici deux idées d’activités qui vous feront voyager dans le passé à la rencontre de lieux et de styles architecturaux uniques.
Une visite de l’église Sainte-Amélie
Baie-Comeau
Construite vers la fin des années 1930 et restaurée par l’équipe de l’architecte Marie-Josée Deschênes, cette somptueuse église du genre de Dom Bellot est aujourd’hui un établissement muséal agréé au cœur du quartier patrimonial de Baie-Comeau. Elle se distingue par son extérieur de granit rose (une pierre locale), ses très hauts plafonds et son ambiance de paix et de beauté. Vous aurez certainement le souffle coupé en voyant ses 30 vitraux et ses fresques réalisées sur 1500 mètres carrés par l’artiste d’origine italienne Guido Nincheri, surnommé «le Michel-Ange de Montréal». Vous pourrez même y faire une visite guidée et multimédia en vue de parfaire vos connaissances historiques et artistiques.
Une visite à la centrale Manic-5
Nord de Baie-Comeau
Saviez-vous que la centrale Manic-5, située à quelque 200 kilomètres de Baie-Comeau, est le plus grand barrage à voûtes multiples et à contreforts du monde? Et qu’au plus fort des travaux, en 1964, 3500 personnes y travaillaient? Pour en apprendre plus sur son histoire, sa construction à l’embouchure de la rivière Manicouagan et son fonctionnement, participez à une visite guidée gratuite d’environ deux heures avec un commentateur d’Hydro-Québec. Vous vivrez assurément des sensations fortes en vous promenant à l’intérieur de ses voûtes, à ses pieds et sur sa crête… qui donnent envie de fredonner La Manic, du chansonnier Georges Dor.
https://www.lafabriqueculturelle.tv/dossiers/548/manic-5-un-geant-de-la-revolution/
CRÉDITS
Rédaction: Édith Vallières
