La Fabrique Culturelle

Les pionniers du cinéma territorial

Sur la route du fjord

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C’est sur le site de la Pulperie de Chicoutimi qu’on a posé la première caméra de cinéma en 1915. C’est ainsi que la North American Pulp and Paper captait les premières images en mouvement au Saguenay. Depuis l’époque, plusieurs générations de cinéastes se sont succédées. Du cinéma documentaire à la fiction, la production cinématographique a grandement évolué au cours du siècle dernier.  L’historien Éric Tremblay nous partage ses archives filmiques.

 

Clergé et patrimoine cinématographique québécois : les prêtres Albert Tessier et Maurice Proulx

Au Québec, quelques prêtres sont parmi les premiers à utiliser une caméra et à saisir la portée culturelle du cinéma. Deux figures retiennent surtout l'attention : les prêtres Albert Tessier et Maurice Proulx, aujourd’hui largement reconnus comme des pionniers du septième art au Québec. Le cinéma québécois connaît, au début des années 2000, un regain de popularité. Le rôle majeur joué par le clergé dans l’élaboration d’un patrimoine cinématographique et culturel avant la Révolution tranquille des années 1960 demeure cependant en partie ignoré. Pourtant, son apport n’est rien de moins que l’appropriation collective du cinéma, durant une période dominée par les productions étrangères. Le clergé, après s’être initialement opposé au cinéma parce qu’il le considérait comme une invention « importée » pouvant corrompre la jeunesse canadienne-française, a peu à peu encouragé la projection de films dans les salles paroissiales, les sous-sols d'églises, les écoles, les collèges et les couvents. Il y voyait un outil supplémentaire pour véhiculer les valeurs catholiques.

Une contribution exceptionnelle au patrimoine culturel

Le rôle des premiers prêtres-cinéastes qui ont parcouru le Québec entre les années 1920 et 1960 est majeur. Non seulement ont-ils été parmi les premiers cinéastes au monde à expérimenter le film 16 mm comme instrument de promotion et d’éducation sociale, ils ont également pavé la voie à une appropriation nationale de l’outil cinématographique tout en permettant à la société de saisir une image d’elle-même à l’écran.

Cette représentation de la culture et du peuple canadiens-français, à l’exception notable de l’empirisme de Tessier et des développements technologiques repérés par Proulx, ne correspondait pas toujours aux réalités et aux transformations sociales vécues à l’époque sur les plans économique, politique, culturel et idéologique au Québec. Or, en filmant des traditions, des mœurs et des savoirs aujourd’hui en grande partie disparus, ces prêtres ont contribué à conserver sur pellicule les traces de pratiques et d’un imaginaire inestimables. Il s’agit d’une contribution essentielle au patrimoine culturel canadien-français et québécois.

(Source – Encyclopédie du patrimoine culturelle de l’Amérique française)

Crédits

Coordination : Télé-Québec Saguenay–Lac-St-Jean : Jocelyn Robert, Julie Pelletier

Réalisation, caméra et montage : Sylvie Gravel

Recherche et animation : Éric Tremblay

Archives :

North American pulp and paper, 1915

Au Royaume du Saguenay, 1957, Abbé Maurice Proulx

Centenaire du Saguenay, 1938, Abbé Thomas-Louis Imbeault

Centenaire de Jonquière, 1947, Abbé Léonidas Larouche

Les aventures de Ti-Ken, 1960, Roger Laliberté

 

Remerciements : Pierre Demers, Roger Laliberté, Laurent Thibault, Société historique du Saguenay, Danny Cloutier, La Pulperie de Chicoutimi