La Fabrique Culturelle

Au fil des ans, plusieurs églises se sont converties en centres culturels, en bibliothèques ou en salles de spectacle. Dans le Bas-Saint-Laurent, la sacristie de l’église de Saint-Germain-de-Kamouraska est, quant à elle, devenue l’atelier de céramique Le Sacré Atelier. 
 
À l’intérieur de ce lieu de création cofondé par Gabrielle Lorrain et Annie Savard, les céramistes échangent entre elles leurs techniques de travail et déjouent gentiment la solitude du métier pour mieux créer. «Il y a des moments où l’on manque de drive [détermination] ou d’inspiration. Échanger, ça vient raviver notre passion pour ce que l’on fait», explique Gabrielle Lorrain, qui pratique elle-même l’art de la céramique depuis quelques années. 
 
Sur place, les créatrices peuvent tantôt laisser glisser le temps (et l’argile mouillée) entre leurs doigts, tantôt monter une pièce au colombin sans pression. Elles apprécient l’aspect quasi méditatif de leur pratique artistique. «C’est le contact avec la matière; c’est la lenteur de la chose; c’est d’être à contre-courant de la vie de fou qu’impose un peu le “système” en cours», précise Annie Savard. 

Parallèlement aux créations qu'elles font elles-mêmes naître dans l'atelier, certaines de ces professionnelles y offrent des cours de façonnage et de tournage pour des gens de divers âges et niveaux d’aptitude. Elles donnent aussi la possibilité aux plus autonomes d’avancer leurs projets personnels pendant leurs heures de travail libre. «Le besoin était là dans la région, constate Annie Savard, parce qu’on va chercher des gens de Rivière-du-Loup jusqu’à La Pocatière, et plus loin encore.» 

Afin de connecter avec les gens sur place, les céramistes du Sacré Atelier se rendent dans les événements spéciaux, dont l’expo-vente estivale Champs créatifs. Sous leur chapiteau blanc, elles font abstraction de la compétition, voyant plutôt dans les rencontres humaines une immense richesse. «La communauté de céramistes dans Kamouraska est, à mon avis, dans le partage, l’échange et la solidarité», décrit la potière de la relève Marie-Ève Lemieux.