La Fabrique Culturelle

Les BD de Julie Doucet: sexe, féminisme et humour trash

Se décrivant elle-même comme «une bouteille d’encre bouillonnante qui s’est renversée sur le papier», l’autrice et bédéiste montréalaise Julie Doucet n’entre dans aucune catégorie. Féministe et gentiment irrévérencieuse, elle est surtout connue pour les bandes dessinées de son fanzine Dirty Plotte, dans lequel elle exprimait sans concession ses fantasmes sexuels, ses craintes et ses histoires de menstruations par le truchement de son personnage de Julie, la fille trash. De ses coups de crayon bien aiguisés est ensuite né My New York Diary, une bande dessinée romanesque inspirée de son véritable séjour d’un an à New York.

«Les gars m’ont dit qu’ils ont beaucoup aimé lire mes bandes dessinées, parce que ça leur a permis d’entrer dans la tête des filles et de comprendre beaucoup de choses par rapport à comment elles se sentaient», explique-t-elle, avec son air (étonnamment) réservé derrière ses lunettes rondes.

À la fin des années 1990, cette reine de l’autofiction a quitté le milieu de la BD marginale pour une raison majeure: elle était fatiguée d’être l’une des seules femmes à y travailler. Alors qu’elle vivait à Berlin entourée d’artistes aux idées éclatées, elle est retournée à ses premières amours: les arts imprimés. Sa collection de gravures et d'estampes Long Time Relationship, son journal visuel d’un an 365 Days, les bandes dessinées de la série Carpet Sweeper Tales et son autobiographie partielle J comme je ont alors vu le jour.

Néanmoins, le milieu de la BD l’a vite rattrapée en 2022…

Cette année-là, Julie Doucet a reçu le grand prix du 49e Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, au terme d’un vote réunissant 1820 auteurs et autrices. À sa grande surprise, elle a été la première Québécoise et la troisième femme à recevoir une telle distinction, qui souligne la marque laissée par un créateur ou une créatrice dans l’histoire de la bande dessinée.

Aujourd’hui, la quinquagénaire nous ouvre les portes de sa maison-atelier dans La Petite-Patrie, à Montréal, pour nous raconter les moments phares de sa carrière.

http:// juliedoucet.net/

Crédits

Télé-Québec Montréal et Laval   

Caméraman, réalisatrice et monteuse: Esther Plumb Malo
Caméraman: Thibaud Nicoloff
Coordonnatrice régionale: Isabelle Longtin
Technicienne en production: Noémie Lacoste
Rédactrice: Édith Vallières

Œuvres

Maxiplotte
Dirty Plotte
My New York Diary
J comme je

Carpet Sweeper Tales
Suicide total
Journal

Exposition Suicide Total, librairie Le Port de tête

Courts métrages de Julie Doucet
Tout le monde se demande
Essai no 1
Escape Plan

Musique: Anne-Françoise Jacques