La Fabrique Culturelle

Esther Calixte-Béa: activiste de la pilosité féminine

Hors piste, la culture insoumise

Faut-il souffrir pour être belle? À cette question controversée, l’artiste aux origines haïtienne et ivoirienne Esther Calixte-Béa répond par la négative.

Dans ses peintures et ses photos, cette jeune activiste (aussi connue sous le nom de Queen Esie) renverse les codes de la beauté occidentaux en mettant en scène des corps noirs et velus. Elle souhaite ainsi normaliser la pilosité féminine, qui, aux yeux de certains peuples africains, symbolise la maturité, la féminité et la fertilité. «Dans l’ethnie Wé, les femmes sont vraiment poilues, souligne-t-elle en se remémorant ses descendantes de la Côte d’Ivoire. Une femme barbue peut même en devenir la cheffe.»

Néanmoins, pour arriver à un tel processus créatif, Esther Calixte-Béa a beaucoup travaillé sur l’acceptation des poils sur ses jambes, ses bras et son torse. «Adolescente, je n’aimais pas mon corps», se souvient-elle en repensant à toutes les sorties qu’elle a déclinées par crainte de devoir porter un maillot de bain. «Quand je me suis assumée, c’était un moment qui voulait dire: ''Je n’ai plus peur''.»

Avec courage, elle a finalement créé Projet Lavande (2019), une série d’autoportraits photographiques dans laquelle elle célèbre sa pilosité en portant une robe lavande échancrée. L'artiste a connu un succès fulgurant avec cette œuvre, faisant même la couverture du magazine Glamour UK.

Deux ans plus tard, elle a présenté sa première exposition solo, Création d’un monde éthéré, soutenue par la commissaire Cécilia Bracmort. Elle y parlait d’identité, de différence et de vulnérabilité en combinant photographie, mode et peinture.

Aujourd’hui bachelière en beaux-arts de l’Université Concordia et finaliste au septième Gala Dynastie, Esther Calixte-Béa travaille sur une seconde exposition pour aider les femmes à s’aimer telles qu’elles sont, c’est-à-dire parfaitement imparfaites.

Devant nos caméras, elle nous dévoile son parcours atypique, et ce, en déambulant dans deux lieux qui l’inspirent profondément: la nature et une boutique de vêtements féminins.

Hors piste, la culture insoumise

La série Hors piste, la culture insoumise brosse le portrait d’âmes frondeuses en culture au Québec qui ont en commun une démarche visant à changer le cours des choses, et ce, partout sur le territoire de la Belle Province.
 

Regardez les autres épisodes de la série ici

http://esthercalixtebea.com/

Crédits

Télé-Québec Montréal et Laval 

Réalisateur, caméraman et monteur: Thibaud Nicoloff
Conseillère à la scénarisation: Myriam Leblond
Designer graphique: Sébastien Thibault
Coordonnatrice régionale: Isabelle Longtin
Technicienne de production: Noémie Lacoste
Édimestre: Sophie Richard
Rédactrice-recherchiste: Édith Vallières   
Cheffe de contenu: Ariane Gratton-Jacob
Directrice de La Fabrique culturelle: Jeanne Dompierre

Œuvres variées: Esther Calixte-Bea

Un remerciement spécial à Anne-Marie Laflamme et à son équipe de l’atelier b pour leur accueil.