La Fabrique Culturelle

Autrice du livre Répertoire des villes disparues (adapté au grand écran en 2019 par Denis Côté), Laurence Olivier est aussi cinéaste. Elle collabore également à plusieurs revues culturelles, dans lesquelles elle fait paraître chroniques, essais, nouvelles, critiques et poèmes. La Côte-Nord est un lieu qu’elle affectionne tout particulièrement, comme en témoignent ses courts métrages Poème fantôme (2021) et L'hiver le plus doux (2018), tournés respectivement sur l'île d'Anticosti et à Natashquan, ainsi que son récit Fais-moi peur, qui met en scène une anecdote anticostienne.

Son attachement pour la Côte-Nord revient dans le choix du sujet de ce documentaire, qui traite de la Mi-Carême à Natashquan. C’est par le biais du film Pour la suite du monde, de Pierre Perrault, que la cinéaste a entendu parler pour la première fois de cette tradition. Lorsqu’elle a appris que le village de Natashquan demeure l'un des seuls villages au Québec où la tradition subsiste encore, elle a ressenti l’urgence de documenter cette pratique pour la faire connaître avant qu’il ne soit trop tard.

Ce que Laurence Olivier souhaite avant tout préserver et exposer dans ce court métrage documentaire, ce n’est pas tant la définition même de ce qu’est la Mi-Carême, mais plutôt ce qu’on ressent lorsqu’on expérimente une telle tradition, ainsi que le caractère étrange qui émane de cette fête; un sentiment que la réalisatrice a elle-même vécu lors de sa première Mi-Carême, en 2019. L’étrangeté liée à cette fête, Laurence Olivier a choisi de l’amplifier et de la transmettre par un traitement visuel particulier en tournant avec une caméra capable de capter la lumière infrarouge.

Si la Mi-Carême demeure encore aujourd’hui peu connue, elle subsiste dans trois villages au Québec: L’Isle-aux-Grues, dans la région de Chaudière-Appalaches; le village de Fatima, aux Îles-de-la-Madeleine; et celui de Natashquan sur la Côte-Nord. Curieusement, une nouvelle mouture de cette fête a vu le jour en 2023 dans le quartier Rosemont, à Montréal. Peut-être est-ce le signe que les choses changent et que la tradition est appelée à perdurer?

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