La Fabrique Culturelle

Ces petits voiliers québécois que l’on ne doit pas laisser mourir 

Quand on pense patrimoine maritime, rarement le volet plaisance est-il évoqué. Or ce dernier fait bel et bien partie de l'histoire du Québec.  

À la suite de la fabrication du premier bateau en fibre de verre aux États-Unis par Ray Greene, au début des années 40, plusieurs chantiers ont vu le jour partout dans le monde, et le Québec n’y a pas fait exception.  

De nombreux artisans locaux se sont affairés à créer le parfait voilier qui allait lever les voiles sur nos cours d'eau pour les années à venir. Les chantiers Mirage, Corbin, Tanzer ou encore Laser, entre autres exemples, ont produit un nombre impressionnant d'embarcations. La navigation de plaisance — qui, jusque-là, était réservée à une classe aisée — s'est alors grandement démocratisée. 

À une époque où l'utilisation de ces nouvelles techniques de fabrication en était encore à ses débuts et où les connaissances des gens qui les appliquaient étaient à parfaire, le mot d'ordre était «solidité». En cas de doute, une couche supplémentaire de fibre de verre était ajoutée.  

C’est grâce à cette façon de faire ainsi qu’à l’amour et l’entretien prodigués à ces voiliers mis à l’eau dans les années 1960 que bon nombre de ces bateaux naviguent encore aujourd'hui. Au fil des années, ils ont accueilli à bord plusieurs capitaines et équipages qui ont levé les voiles beau temps, mauvais temps sur les eaux de la province.  

Bien que les fabricants québécois aient été contraints de fermer leurs chantiers au milieu des années 80, devant faire face à un marché international vorace, les bateaux ont toujours le vent en poupe. Leur histoire continue de s’écrire au large. 

Près de 35 ans après la fermeture du chantier de l'entreprise de Johan Tanzer, le plus jeune fils de la fratrie, Andreas, marche dans les traces de son père et vend maintenant des pièces de remplacement pour les navires construits par l'ex-dirigeant. Garder ces voiliers à flot, c’est sa façon de rendre hommage au travail de son père, décédé en 2016. 

À une époque où tout est moins durable et où le coût de la vie ne fait qu'augmenter, cette démarche s’avère précieuse. Par ailleurs, un élément demeurera gratuit et mènera loin ceux et celles qui souhaitent rester à la barre de ces bateaux patrimoniaux: le vent. 

 

Crédits

Télé-Québec Bas-Saint-Laurent | Capitale-Nationale

Caméramans monteurs et réalisateurs: Mario Picard et William Bastille-Denis

Caméraman: Xavier Marceau

Techniciennes de production: Elizabeth Lord et Elisabeth Tittley

Coordonnatrices régionales: Marie-Claude Leclerc et Sophie Roch

 

Œuvres

Jean-du-Sud autour du monde, d'Yves Gélinas

Collection d’archives du Yacht Club de Québec

BAnQ

 

Remerciements 

À la famille Tanzer.

À Jacques Pettigrew.

À Yves Gélinas.

À Michel Sacco, de L’Escale Nautique

Au Club nautique d’Hudson.

À la marina de Rimouski.

Au club de voile de Rimouski.

Au club nautique Vauquelin de Neuville.