La Fabrique Culturelle

En adaptant pour le cinéma le roman autobiographique de Romain Gary Chien blanc, la réalisatrice, scénariste et romancière Anaïs Barbeau-Lavalette aborde le sujet sensible du racisme. Bien qu'il prenne place en 1968, dans la foulée des luttes raciales et du décès de Martin Luther King, le récit demeure bien d’actualité. 

Au cœur de la trame narrative se trouvent ce «chien blanc», en référence aux chiens dressés historiquement pour pourchasser les esclaves fugitifs afro-américains, de même que les militants pour les droits civiques aux États-Unis. Le chien devient une métaphore pour illustrer l’incidence des idéologies qui sont inculquées socialement, un symbole d’une Amérique postcolonialiste en mal d’humanité. 

À l’heure où des enjeux éthiques et sociaux font les manchettes, les réflexions soulevées dans le film sont plus que pertinentes. Devenons-nous insensibles aux drames humains au point de nous sentir nullement concernés? Comment nous sentir légitimes en nous impliquant dans une lutte qui ne nous appartient pas? Comment l'art peut-il faire avancer une cause et contrer le sentiment d’impuissance? 

En ce sens, ce dernier film d’Anaïs Barbeau-Lavalette s’inscrit dans la même lignée que ses œuvres cinématographiques précédentes, dont le film Inch’Allah. Sa démarche s’inscrit en continuité avec celle des artistes engagées de sa lignée: sa grand-mère Suzanne Meloche, qui a milité auprès des Black Panthers, et sa mère, Manon Barbeau, qui a soutenu la cause des Premières Nations avec le projet Wapikoni mobile. 

De passage au Festival de cinéma international en Abitibi-Témiscamingue (FCIAT), la cinéaste et artiste engagée nous fait part de ses réflexions et nous explique son approche de réalisation. 

https://festivalcinema.ca/

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