La Fabrique Culturelle

Marie-Eveline Belinga et Sylberte Desrosiers ont dû surmonter des barrières personnelles et sociales pour prendre la parole en tant que femmes noires.   

C’est ce qu’elles ont raconté lors d’une édition spéciale de L'Araignée du soir centrée sur des récits personnels sur le thème de la lutte pour les hommes et les femmes noirs. La soirée était organisée par le Salon du livre de l’Outaouais en collaboration avec la Commission canadienne pour l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), le Conseil de la communauté noire de Gatineau et la Maison des arts littéraires.  

D’origines camerounaise et québécoise, Marie-Eveline Belinga a grandi au Sénégal. Elle raconte sur scène les obstacles auxquels elle faisait face, petite fille, dans une société africaine pour qui le travail de réflexion philosophique et la pensée critique relevaient du seul domaine masculin. 

Sylberte Desrosiers est d’origine haïtienne, et elle a grandi au Québec. Dans son récit, elle raconte un incident aux apparences banales qui a changé sa vie et qui lui a fait voir plus clairement ses vieilles blessures:

Derrière l’image de la «strong black woman» se cachait une petite fille qui criait à l’aide. Sans jamais émettre un mot. Parce que les femmes fortes, les femmes noires fortes, ça encaisse, ça ne raconte pas ses émotions. 

Marie-Eveline a fondé l’entreprise en animation parascolaire Penser et grandir pour la vie. À travers les contes philosophiques africains pour enfants, elle initie les jeunes à la pensée critique, au vivre-ensemble et au dialogue. Sylberte Desrosiers est rédactrice-réviseure, conteuse, blogueuse et mère de cinq enfants.  Elle a fondé son blogue, L'envol de la pensée, avec pour mission de prêter sa plume et sa voix à tous ceux qui, pour une raison ou une autre, avancent dans l’ombre.

Paula Alphonse, Babacar Ba, Ricardo Lamour et Yao participaient également à cette activité, lancée à l'occasion de la Semaine d’actions contre le racisme et pour l’égalité des chances. L’animation en duo était assumée par Aïchatou Touré, présidente du Conseil de la communauté noire de Gatineau, et Jean Fred, instigateur du concept L’Araignée du soir, qui permet aux gens de faire des récits personnels devant public. 

La soirée a fait l’objet d’une diffusion vidéo en direct réalisée par Lévy Marquis à partir du Centre d’exposition L’Imagier, à Aylmer. Six épisodes en format balado ont par la suite été produits par Transistor Média.

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