La Fabrique Culturelle

De sa caverne jusqu’aux autres

Delasablo et tous ses arts

Du dessin à la peinture en passant par l’écriture et le documentaire, Nicolas de la Sablonnière crée sans cesse. Son art, inspiré des grands pans de sa vie, demeure pour lui le meilleur moyen de sortir de sa caverne et d'aller vers les autres. On le visite pour découvrir le feu qui l’habite.

Biographie de l’artiste

Nicolas de la Sablonnière (Delasablo) est né le 16 juin 1976 sur la rue Picasso, au cœur du quartier des peintres de Jonquière. Premier de trois enfants, il passe une enfance heureuse. Très tôt — dès sa deuxième année —, il démontre un intérêt pour les arts en général et le dessin en particulier. Il touche à tout: peinture, sculpture, poterie, gravure, etc. Ses parents remarquent ses aptitudes particulières et l’encouragent dans son exploration artistique. De nature solitaire et rêveur, il ne manque pas d’ambition. Dès l’âge de 6 ans, il commence à faire de la bande dessinée et pratiquera cet art pendant une dizaine d’années.

Delasablo a toujours soif d’apprendre et de repousser ses limites. À 15 ans, il mettra l’œil dans le viseur de la caméra vidéo de son oncle. Ce sera une révélation; le bédéiste pourra bientôt donner vie à ses images et à ses histoires. Le cinéma entre alors dans sa vie et, encore une fois, il apprendra tout en autodidacte. En trois ans, il fera plus d’une dizaine de films en vidéo, dont deux moyens métrages et un long métrage, qu’il tournera à l’été de ses 18 ans.

Mais, pendant ce temps, il s’ennuie à l’école. En classe, il préfère noircir ses cahiers d’une multitude de dessins et travailler aux scénarios de ses films. Toutefois, malgré son aversion pour l’école, il étudie pendant un an en arts plastiques au Cégep de Jonquière. Les cours ne le stimulent pas et il décide de partir étudier en cinéma à Québec. Il y restera un an et des poussières. Il a l’impression de régresser, que l’école nuit au développement de son potentiel. Finalement, il décide de quitter l’école à l’automne 1995. Il entame dès lors une période cruciale de sa vie. Désabusé par les conditions de la vie bourgeoise et par l’absence de réel défi, et devant l’étendue de son ignorance, Delasablo décide de se créer lui-même un avenir et se donne un défi pour lequel il vaudra la peine de donner sa vie: la Connaissance et l’Art. Delasablo commence à devenir Delasablo!

À partir de ce moment, le destin se bouscule. Il commence à peindre à l’huile et à approfondir son dessin. Il rencontre quatre autres jeunes qui, comme lui, sont dévorés par la passion de l’art. Ensemble, ils décident de créer le groupe CINCO Saltarins. Prolifique, diversifié et volontaire, le groupe exposera à plusieurs reprises durant les années qui suivent.

Le vent dans les voiles, Delasablo quitte le Saguenay pour la grande métropole de Montréal. La ville bouge vite et il en profite. Il entre à la Galerie 2000 en septembre 2000. Il commence à vendre des tableaux à l’extérieur de la province. Cependant, les liens de confiance avec son galeriste s’estompent; Delasablo décide de revenir seul à son atelier pour se concentrer sur sa création et vendre en indépendant. Il fait plusieurs expositions solos et s’associe avec d’autres artistes de talent pour créer le duo Fatrazie (avec Sien-Sebastien) et le groupe Symbiose, avec lesquels ils partagent un immense loft de création où se côtoient peinture, sculpture, musique et cirque. Ils feront une grande exposition parrainée par le sculpteur Armand Vaillancourt.

Fin 2005, un incendie ravage son appartement, et Delasablo s’en sauve in extremis. Mais ses tableaux n’auront pas la même chance. Il perdra toute sa production (plus de 50 tableaux entreposés chez lui). Or, Delasablo ne désespère pas, au contraire. Il est en vie; il est jeune; il peut tout recommencer! Jusqu’à la fin 2011, l'artiste roulera donc sa bosse et produira sans relâche. Mais après avoir écrit un livre, réalisé un long métrage indépendant et produit des centaines de tableaux, Delasablo s’effondre en raison d'un épuisement physique et mental.

Début 2012, il ira lui-même s’interner une semaine à l’hôpital. Repos forcé. Encore une fois, il recommence alors tout à zéro. Il décide de revenir à ses racines et s’installe au Saguenay, au centre-ville d’Arvida. Il concentre toutes ses énergies sur la création. En trois ans, il fera plus de 240 tableaux, 40 sculptures et des centaines de dessins, et exposera ses œuvres à plus de six reprises. De 2015 à 2019, il produira cinq longs métrages, éditera cinq livres et produira une centaine de tableaux. Après 20 ans de travail acharné, Delasablo commence lentement à sortir de l’ombre.

Crédits

Télé-Québec Saguenay–Lac-Saint-Jean

Réalisatrice, caméraman et monteuse: Sylvie Gravel

Technicienne de production: Julie Pelletier

Coordonnateur: Jocelyn Robert

Remerciements à Geneviève Brochu, à Kréa2 et à Émilie Simard.

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