La Fabrique Culturelle

Les Mémés Déchaînées

Les Raging Grannies sont des grand-mères activistes. Jouant des stéréotypes associés aux personnes âgées, elles se déguisent et descendent dans la rue faire entendre leurs convictions. Profondément anti-militaristes, elles haussent la voix pour la protection de l’environnement et la justice sociale, avec humour et toujours en chanson. Ce mouvement créé en 1987 à Victoria au Canada est présent dans plusieurs grandes métropoles d’Amérique du Nord. À Montréal, Les Mémés Déchaînées sont l’unique faction francophone des Raging Grannies. Elles s’appellent Louise Édith, Diane, Lala, Marthe, une poignée de femmes libres, indépendantes et anti-conformistes qui tentent jusqu’au bout éveiller les consciences citoyennes.

Note de Clément Baudet - co-réalisateur
J’ai rencontré les Mémés Déchaînées pour la première fois en 2009 alors que je couvrais le contre-sommet du G20 à Toronto pour une radio locale. La force et l’engagement des ces femmes m’a tout de suite touché. À partir de quand décide-t-on de s’engager ? Qu’est ce qu’on attend ? C’est souvent lorsque l’on a des intérêts à défendre, un espoir de changement que l’on espère vivre et atteindre par l’action et l’engagement politique. Les mémés déchaînées elles, s’engagent parce qu’« elles n’ont plus rien à perdre ». Débarassées de leurs chaînes qu’elles ont laissé derrière elles. Leur mouvement donne à penser l’engagement politique comme une forme de transmission, faire passer leurs idées afin de continuer à exister, même après la mort. Leur combat pourrait sembler risible. Elles se battent contre des moulins à vents. Mais leur courage et leur vitalité sont le témoignage d’une humanité commune et de la fragilité des choses. La question « Qu’est ce qu’on attend ? » n’est peut être pas celle qu’elles posent. Les Mémés Déchaînées la transforme en « Pourquoi attendre ? » comme une leçon de grand-mère, joyeuse et colorée, une invitation à la prise de parole publique et à la l’engagement quel que soit son âge et ses convictions.
Le tournage de ce court-métrage documentaire a été réalisé avec Colas Wohlfahrt en Octobre 2013 à Montréal, Québec, Canada.


Mots clés