La Fabrique Culturelle

Comment transformer un livre en œuvre d'art

À Notre-Dame-du-Portage, les espaces sont vastes; ça influence les gens qui y vivent. Là où l'estuaire du fleuve St-Laurent s'agrandit, les livres d'artistes s'ouvrent pour nous faire découvrir un autre monde... d'autres dimensions. La 4e édition de la Biennale livres d'artistes de Notre-Dame-du-Portage a été l’occasion de rencontrer des créateurs et découvrir leurs œuvres.

 

Nous savons ce qu’est un livre. Nous savons ce qu’est un artiste. Mais les gens qui savent ce qu’est un livre d’artiste sont plus rares. Et ceux qui en fabriquent sont rarissimes. Fernand Pelletier fait partie de cette catégorie de gens qui ont cette connaissance.

Il fabrique des livres d’artiste à tirage très limité, et parfois même comme objet unique. Il travaille en collaboration avec d’autres pour le contenu, mais lui, il s’occupe du contenant.

J’imagine un livre, une couverture, une façon de présenter le texte et les images. Quand on parle de livre d’artiste, le contenu et le contenant ne font qu’un. Tout est lié. C’est un objet en soi, pas juste deux couvertures avec des pages à l’intérieur.

Pour moi, au-delà du livre, de la reliure, ce qui me fascine, c’est la capacité qu’ont les humains à fabriquer des objets. On commence par imaginer quelque chose et on va donner vie à des objets qui n’ont jamais existé [que dans notre imagination]. Le livre a quelque chose de particulier parce qu’il porte la pensée, les idées d’une personne pour les amener vers d’autres personnes. Il faut respecter cette pensée-là et la refléter.

Il faut donner aux gens le goût et l’intérêt d’ouvrir le livre pour en découvrir le contenu tout en imaginant un objet qui va refléter l’esprit de la personne qui a écrit. Tout l’objet est un objet d’art en soi. — Fernand Pelletier, concepteur-relieur

D’apparence fragile car fait main, le livre d’artiste révèle pourtant tout son intérêt dans sa manipulation. Chaque page devient un petit monde en soi. Même s’il sert souvent de prétexte pour illustrer un poème, son contraire est aussi vrai. Le visuel occupe une place prépondérante dans ce type d’expression, où il arrive que le texte se limite à une suite de phrases ou, simplement, à quelques mots dissimulés entre les images.

En fait, il est tout sauf un bouquin traditionnel. C’est la mise en commun de différents modes de création qui donne naissance à une œuvre singulière. Le livre-objet transgresse les règles de l’édition pour devenir une extension de l’imaginaire de ses créateurs. […]

En Europe, des artistes comme Gauguin, Picasso, Matisse, Toulouse-Lautrec et Delaunay sont associés à cette forme d’art. Au Québec, le poète et graveur Roland Giguère, fondateur des éditions Erta, a publié le premier livre d’artiste en 1953. Pellan, Riopelle et d’autres ont suivi. Le graveur Louis-Pierre Bougie, l’un des artistes du livre les plus prolifiques, a eu droit à une importante rétrospective au Centre d’archives de Montréal de BANQ en 2013 et en 2014.

Source: https://livresdartistesauportage.wordpress.com/accueil/

Par ailleurs, notons que le Prix international Saint-Denys-Garneau, qui salue la qualité et l’originalité d’un livre d’artiste, a été décerné en 2018 à la poète Constance Céline Brousseau, le concepteur-relieur Fernand Pelletier et l’artiste visuelle Raymonde Lamothe, tous de Notre-Dame-du-Portage.

Source : https://www.infodimanche.com/actualites/culture/345232/le-prix-international-saint-denys-garneau-a-trois-createurs-du-bas-saint-laurent

 

Crédits

Coordonnatrice: Marie-Claude Paradis

Réalisateur: Frédéric Fournier

Caméraman-monteur: Bruno Leblond

Technicienne en production régionale: Sophie Roch

Crédit des œuvres: 

À bas bruits [2016]

Crédit: Fernand Pelletier, Cécile Constance Brousseau, Raymonde Lamothe

Strates [2018]

Crédit : Fernand Pelletier, Dominique Amyot, Raymonde Lamothe

Le flot de mes pensées [2016] 

Crédit : Marie-Josée Roy

Cosmos [2016]

Crédit : Marimaud Morin Dupras

Petit Poisson deviendra grand [2018]

Crédit : Hélaine Morency


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