La Fabrique Culturelle

10 suggestions littéraires québécoises

Le 12 août, j'achète un livre québécois

Impossible de passer sous silence la neuvième année de l’initiative «Le 12 août, j’achète un livre québécois».  Cette grande fête littéraire permet de redécouvrir notre littérature chaque année et d’élargir les horizons de plusieurs lecteurs et lectrices. La Fabrique culturelle vous propose ici 10 titres pour vous inspirer.  

Mélasse de fantaisie, de Francis Ouellette

Le Faubourg à m’lasse, vous connaissez? C’est dans ce quartier de Montréal que Francis Ouellette, qui signe son premier ouvrage, nous convie, avec des personnages aussi truculents qu’attachants. Ouellette ose avec une plume dévergondée, un style «dramaticomique» et des high five (ou «tape là-dedans») qu’il fait à tous les «poqués» qui croisent son chemin. Un incontournable de la rentrée automnale 2022. 

La Mèche, 2022, 216 pages 

 

Je prends feu trop souvent, de Charlotte Gosselin

Cette bande dessinée romanesque de Charlotte Gosselin aborde la maladie mentale de manière très sensible. Les dessins de l’autrice dépeignent merveilleusement bien les tumultes internes vécus par la jeune femme au centre de l’histoire. N’allez pas croire que le tout s’avère déprimant: ce livre regorge de beauté, d’espoir et de poésie. 

Station T, 2022, 204 pages  

 

Les pénitences, d’Alex Viens

Un huis clos entre un père et sa fille; de courts chapitres qui ménagent un effet, comme un coup direct; une ambiance anxiogène rythmée par The Cure: c’est l’atmosphère du premier roman déstabilisant d’Alex Viens. Ce livre, qui prend parfois des allures de roman à suspense, promet de marquer chaque lecteur ou chaque lectrice qui en tournera les pages.  

Le Cheval d’août, 2022, 144 pages 

 

L’habitude des ruines: le sacre de l’oubli et de la laideur au Québec, de Marie-Hélène Voyer

L’autrice le dit d’emblée: elle a une «aversion contre les bâtisseurs du vide» et les «novateurs à tout prix». Cet essai de Marie-Hélène Voyer, laquelle est aussi une poète remarquable, porte sur le patrimoine bâti québécois et sur la facilité avec laquelle nous acceptons sa destruction en série. 

Lux Éditeur, 2021, 216 pages 

 

Nauetakuan, un silence pour un bruit, de Natasha Kanapé Fontaine

Ce premier roman de la poète, comédienne et militante Natasha Kanapé Fontaine transpose les thèmes poétiques qui lui sont chers: l’héritage, les possibilités de l’art, l’identité… Monica, le personnage au centre de l’histoire, s’est abandonnée à la ville et tente de trouver du sens là où, pour elle, il n’y en a plus. Un roman initiatique d’une grande force poétique.

XYZ, 2021, 254 pages 

 

Marche à voix basse, de Nelly Desmarais

Ce premier recueil de poésie de Nelly Desmarais a pour thème la déambulation pour raconter des lieux. Si certains d’entre eux sont près de l’autrice, comme le quartier Hochelaga, d’autres resurgissent du passé, tel le mythique cinéma Laurier Palace, qui a été ravagé par un incendie meurtrier dans les années 1920. Les thèmes du traumatisme, de la perte et de la reconstruction sont renouvelés sous la plume de la poète. 

Le Quartanier, 2022, 176 pages

 

Tableau final de l’amour, de Larry Tremblay

L’homme de théâtre Larry Tremblay est aussi un redoutable romancier. Dans ce dernier opus, il s’inspire librement de la vie de Francis Bacon — le peintre aux portraits torturés — pour raconter une histoire de désir, poétique autant que brutale.  

La Peuplade, 2021, 216 pages

 

Maquillée, de Daphné B.

La poète Daphné B. se tourne vers le monde du maquillage et, plus largement, celui de la beauté dans cet essai percutant. À mi-chemin entre le récit personnel et l’essai sociologique, ce livre fait réfléchir sur la place de cette industrie, et sur la place que prend le paraître dans nos vies. 

Marchand de feuilles, 2021, 224 pages


Le testament des solitudes
, d’Emmelie Prophète

Une narratrice sans nom quitte les États-Unis pour Haïti un mois après les attentats du 11 septembre 2001. Ce court roman, cousu de prose poétique, oscille harmonieusement entre le présent et le passé pour raconter l’histoire des femmes d’une même famille, trois sœurs, dont l’une est la mère de la narratrice. 

Mémoire d’encrier, 2022, 136 pages

 

Morel, de Maxime Raymond Bock

Si cette liste s’ouvrait avec le Faubourg à m’lasse, elle se termine aussi dans ce quartier, mais à une époque différente: celle des bâtisseurs. Ceux qui ont construit Montréal avec la force de leurs bras sont mis à l’honneur dans ce roman du réputé nouvelliste Maxime Raymond Bock.  

Le Cheval d’août, 2021, 336 pages

 

Rédaction: Elizabeth Lord