Depuis 1933, un lien routier relie les deux rives de la rivière Saguenay en plein cœur du centre-ville de Chicoutimi à Saguenay. Doté d’une riche histoire, le Pont de Sainte-Anne est devenu au fil du temps, un important symbole du paysage chicoutimien.
Maintenant, au service des marcheurs et des cyclistes, le Pont de Sainte-Anne devient parfois une galerie d’art à ciel ouvert, voire une œuvre citoyenne géante. Le « pont vert » est également le support artistique de plusieurs projets d’art depuis 1980, année du Symposium international de sculpture environnementale de Chicoutimi. Plus récemment, en juin 2015, l’artiste Jérémie Bellemare a transformé la structure pour en faire une œuvre qui a d’ailleurs fait jaser.
Après la construction du pont voisin, le Pont Dubuc en 1972, on projette de démolir le Pont de Sainte-Anne. Protégé par un groupe de citoyens qui veut en faire une traverse pour les piétons et les vélos, le vieux pont est longtemps laissé à lui-même avant de devenir un circuit piétonnier et cyclable. En 2013, après l’incendie d’un des piliers du Pont Dubuc – qui est depuis 1972 le seul pont carrossable utilisé entre les deux rives – le Pont de Saint-Anne reprend du service en devenant le seul lien possible pour traverser le Saguenay, à pied. Le photographe Michel Tremblay du Zoom photo festival de Saguenay a d’ailleurs immortalisé le moment alors que l’armée avait installé des tentes pour protéger les marcheurs du grand froid. Depuis 2015, Michel Tremblay et son équipe transforment le pont en lieu d’exposition lors de la rencontre internationale annuelle de photojournalisme.
Souhaité depuis la fin du 19e siècle, un projet de pont entre les deux rives du Saguenay se concrétise qu’à partir de 1927. Ouvert à la circulation en décembre 1933, le Pont de Sainte-Anne était composé d’une travée pivotante pour permettre de laisser passer le trafic maritime. Utilisée que très rarement, elle fonctionne pour une dernière fois en 1957. Voici quelques images d’archives du pont en mouvement.
Avant la construction d’un pont, soit de 1874 à 1933, un service de traversier est en opération entre Chicoutimi et la paroisse Sainte-Anne. Bénéficiant d’un quai que tardivement, il ne réussit pas à contourner toutes les difficultés reliées à ce type de transport. Fonctionnant soit à la vapeur ou par la force animale (horseboat), la traversée du Saguenay est assurée successivement par le Cyré, le Marie-Louise, le Sainte-Anne, l’Alcyon et le Tremblay.
Durant les premières années de l’ouverture du Saguenay à la colonisation, on pouvait seulement traverser la rivière Saguenay entre Chicoutimi et la paroisse Sainte-Anne à l’aide d’une embarcation, l’été et grâce à un pont de glace, l’hiver. Parfois au péril de sa vie, comme l’a vécu le commis-voyageur Charles-Napoléon Robitaille. Je raconte son accident dans une capsule de la Fabrique; cet accident est à l’origine de la sculpture de la Vierge sur le Cap Trinité.