La Fabrique Culturelle

Rétrospective Pierre Ayot | L’art qui dérange

Quarante ans plus tard, la recréation et la réactualisation de l’œuvre «La croix du Mont-Royal» de l’artiste Pierre Ayot sème encore la controverse et a bien failli ne pas voir le jour. Heureusement, le projet, inscrit dans une rétrospective majeure dédiée à l’artiste, a pu être mené à terme. L’œuvre, actuellement installée aux angles du Parc et des Pins, fait écho à la croix qui se trouve sur le Mont-Royal, comme le souhaitait l’artiste.

Nous rencontrons les instigateurs du projet, les commissaires Marthe Carrier et Nicolas Mavrikakis :

«Il faut qu’une œuvre, elle fasse réfléchir. Et une œuvre qui fait réfléchir, ce n’est pas une œuvre qui va nécessairement être appréciée au premier coup d’œil, par tout le monde. […] Pierre serait très heureux de voir cette œuvre-là installée ici.»

La rétrospective se déroulera dans plusieurs lieux, dont la Galerie Graff et la Galerie B-312 et le public pourra voir l’œuvre éphémère aux abords de la montagne – dont elle tire son nom – jusqu’au 19 décembre 2016.

 

Corridart : petit retour sur les évènements

Juillet 1976, dans la foulée des Jeux Olympiques, Montréal reçoit une grande exposition qui met de l’avant de jeunes artistes: Françoise Sullivan, Melvin Charney, Yvon Cozic et Monic Brassard, Bill Vazan, pour ne nommer que ceux-là. Et un certain Pierre Ayot avec sa reproduction de la croix du Mont-Royal, inclinée et illuminée, installée tout près de l’originale. Mais dans la nuit du 13 au 14 juillet, l’exposition, qui prenait place sur la rue Sherbrooke entre Atwater et Pie-IX, est sauvagement démantelée à coup de bulldozers, piques et pelles. Une décision politique qui soulèvera bien des interrogations. Le documentaire À propos de l’affaire Corridart, présenté à la Galerie B-312 le 12 novembre, nous replonge au cœur des évènements.