Une sélection offerte par la Maison de la littérature
La Maison de la littérature a sélectionné quatre lectures qui réchauffent comme le retour des journées chaudes après un long hiver. Des lectures qui nous invitent à admirer le beau autour de nous et à goûter à cette douce liberté que nous promet le printemps.
Textes et suggestions de Virginie DeChamplain, Maison de la littérature
Mémoire d’encrier, 2009
Dès que je le peux, je recommande un recueil de Joséphine Bacon. Il y a, dans le souffle de cette artiste innue, une puissance à la fois tranquille et renversante. Un thé dans la toundra — Nipishapui nete mushuat, son troisième recueil, aborde le territoire, l’histoire et la musique du monde dans un flot de rivière de printemps. Les poèmes de Bacon, en français et en innu-aimun, retentissent de sagesse et nous transportent dans des espaces d’une grande beauté.
Gallimard, 1994
Le monde de Rémi n’a plus de sens depuis le départ de sa blonde, Mamie. Dans le but de se reconstruire, il s’installe en reclus dans un petit village pour retaper une maison qui s’écroule autant que lui. Toutefois, de derrière la clôture, les voisins et voisines ne se gêneront pas pour se mêler des affaires de Rémi, jusqu’à lui dégeler ce qu’il avait de pris dans la cage thoracique. Truffé de phrases coup de poing et de réflexions sur la vie, l’amour et le temps qui passe, ce Ducharme me fait penser aux premières pousses qui arrivent à poindre une fois les neiges dissipées.
Sarbacane, 2021
Lai, scénariste et dessinatrice de cette bande dessinée romanesque, relate l’histoire d’amour entre deux femmes que tout unit, mais que tous tentent de séparer. À travers leurs escapades sauvages dans la nature et l’imaginaire, Bron et Max affrontent le monde et leurs propres démons. Sensible, à la fois pudique et sensuel, touchant jusque dans le trait de crayon, Le goût de la nectarine célèbre en douceur la tolérance, la liberté et l’émancipation des femmes.
Revue Estuaire, 2020
Rassemblant les poèmes et critiques d’une quinzaine d’autrices et d’auteurs, ce numéro de la revue Estuaire se penche sur la joie. Commandés au début 2020, «avant tout cela», ces textes résonnent d’une façon toute particulière dans un aujourd’hui qui nous laisse collectivement à bout de souffle. Des poèmes qui parlent des autres et de soi, de lumière de sous-bois, de corps et de peaux qu’on ne se lassera jamais de toucher. Un collectif étincelle et doux.