La Fabrique Culturelle

Lectures #LaFab: cinq livres pour le Mois de la poésie

Parce que le mois de mars rime avec poésie à Québec, la Maison de la littérature se joint à Vanessa Bell, autrice et codirectrice du Mois de la poésie, pour vous proposer quelques lectures.

Suggestions de la Maison de la littérature


De rivières, de Vanessa Bell

La Peuplade

De rivières

Poésie fluviale et filiale, De rivières porte les voix et les corps de milliers de femmes et de filles, sœurs, mères, amies, guerrières et amoureuses. Le premier recueil de Vanessa Bell enfle avec les torrents, s’engouffre glorieusement dans les pierres et l’humus. La langue — tantôt dure, tantôt douce — réveille une parole féministe et fédératrice, ouverte au passé et à l’avenir. On en ressort brûlant.e, plus vivant.e que jamais. Une poésie parue à l’automne, mais à relire en même temps que les crues du printemps.
— Virginie DeChamplain

Mourir m’arrive, de Fernand Durepos

Éditions de l’Écrou

Mourir m'arrive

Ode à la dérive de l’amour, Mourir m’arrive est un recueil tendre, grisant, téméraire, indomptable. Ressuscitée récemment par les Éditions de l’Écrou, la voix de Durepos arrive, pour ne pas dire d’outre-tombe, encore et toujours à secouer la cage, à affoler de douceur et de beauté. Épopée d’une blessure et d’une étreinte, le recueil culte frappe toujours autant qu’en 2004. Un véritable édifice à l’amour, à ce qu’il a de souffrant et de jouissif, de malade et de pur. À (re)découvrir absolument.
— Virginie DeChamplain

Suggestions du Mois de la poésie


Les derniers coureurs, de Virginie Beauregard D.

Les éditions de l’Écrou

Les derniers coureurs

Par-delà le seul champ de la poésie, Virginie Beauregard D. est hors de tout doute l’une des grandes autrices actuelles du Québec. Elle revient au public encore plus aboutie dans sa parole avec un recueil qui essouffle, enracine et ouvre les possibles: Les derniers coureurs. Ce recueil ne fait pas exception aux précédents: il est augmenté de sérigraphies produites à partir des dessins de l’autrice. Un travail qui n’est pas sans rappeler celui des fanzines.

Dans un univers suspendu, lumineux, elle continue de filer l’intangible au concret, renverse des chaises par l’immensité de ce qu’elle dit avec une économie d’espace soufflante. Dans son univers, les mots sont pesés, rêvés. L’érudition apparente de la poète est toujours mise au service du texte, et pas autrement. Les derniers coureurs, c’est un recueil langoureux, philosophique, punk, violent, séducteur, rempli de contraires qui ne sont pourtant jamais antagonistes. S’il faut lire Virginie Beauregard D., il faut aussi l’entendre. La musicalité de ses textes prend corps à sa bouche lorsque, d’un calme immense, elle embrasse son œuvre magistrale, lui donnant un souffle qui n’existe que par elle. — Vanessa Bell

 

#monâme, de Sébastien Emond

Éditions Hashtag

#monâme

Truffé de références populaires, Mon âme, de Sébastien Emond, trace son chemin dans un noir boueux d’où jaillit quelques éclats de lumière, une main tendue, des souvenirs d’enfance. À force de répétition, d’accumulation, le poète porte la charge fougueuse et parfois sombre de la jeunesse. Entre sacré et perversion, l’âme — qu’est-ce? — se dévoile dans une écriture épicène qui soutient la posture queer du poète-performeur.euse. Le recueil, dont la parole oscille entre les formes du récit, de la poésie, du dialogue, est chargé d’une douleur romantique qui s’incarne dans des formes d’écriture indéniablement actuelles. — Vanessa Bell

 

Divisible par zéro, de Sébastien Dulude

Le lézard amoureux

Divisible par zéro

Texte rigoureux et précis, Divisible par zéro performe la fin annoncée d’une relation amoureuse. Car, oui, il s’agit bien d’un texte qui performe le récit. Au fil des pages, la beauté éclatante du langage se disloque et permet à une vive confusion d’advenir. La relation ne fait pas que se terminer; elle se coupe la peau sur une arête, une virgule, un angle dans l’œil. Car si l’emploi de la ponctuation dans ce recueil fait sourire large, celle des arts visuels appliqués à la littérature a le même effet auprès du lecteur. Là où le poète, critique, performeur, éditeur a voulu faire naître une frustration, on s’offre plutôt le malin plaisir de suivre son ingéniosité dans le récit, de suivre la proposition jusqu’au bout de son jeu brillant. L’accident littéraire est calculé, même divisé par zéro; il reste aussi puissant de la première à la dernière page. — Vanessa Bell

 

À propos du Mois de la poésie

Le Mois de la poésie est un festival qui se tient tout le mois de mars à Québec depuis 13 ans déjà. Cette année, plus de 20 lieux sont investis à l’occasion des 37 activités qui composent sa programmation.

Le Mois de la poésie privilégie les performances à la croisée de la poésie et des arts vivants tout en préservant des moments pour ses formes d’expression plus traditionnelles. Il représente l’activité principale du Bureau des affaires poétiques, organisme en diffusion des arts littéraires dont les activités sont consacrées à la découverte et à la promotion de la poésie québécoise contemporaine.

Juliette Bernatchez et Vanessa Bell en sont les codirectrices.

Pour consulter la programmation: moisdelapoesie.ca