La Fabrique Culturelle

Lectures #LaFab: cinq livres qui laissent des cicatrices

#LaFab X la Maison de la littérature de Québec

En collaboration avec la Maison de la littérature de Québec, #LaFab vous propose cinq titres à mettre absolument dans votre pile «à lire»!

Les suggestions de la Maison de la littérature de Québec


117 Nord, de Virginie Blanchette-Doucet

Éditions du Boréal

«Premier roman de Virginie Blanchette-Doucet, 117 Nord nous entraîne dans le va-et-vient mémoriel de Maude, une jeune fille dont la vie oscille entre Montréal et son Abitibi natale, cette terre «trop belle et trop dure». L’autoroute 117 y prend la forme d’un fil bien fragile qui ramène constamment la narratrice vers des souvenirs chancelants, sortes de fissures qu’elle semble vouloir apprivoiser peu à peu jusqu’à ce qu’elles se cicatrisent, laissant derrière elles le deuil d’un pays trop aimé. Tout cela est raconté à travers une voix poétique et parcellaire. Un roman ni trop court ni trop long; juste ce qu’il faut.» — Bobby Aubé

Je me souviendrai, Collectif

La Boîte à Bulles

«Je me souviendrai est un collectif d’auteurs portant sur le printemps québécois de 2012. Édité alors que le mouvement étudiant bouillait encore, l’ouvrage rassemble textes, photographies, bandes dessinées et œuvres d’art qui suivent la progression du conflit. Témoignage de colère et d’euphorie, de désillusion et d’espérance, ce livre est l’un des héritages significatifs de ce mouvement qui a laissé une trace indélébile dans l’histoire du Québec.» — Bobby Aubé

Les suggestions de #LaFab


La Maison mère, d’Alexandre Soublière

Boréal

Dans cet étonnant essai romancé, l’auteur de Charlotte before Christ réfléchit à notre identité et à notre culture. Ne craignant pas la provocation, Soublière propose la réhabilitation du vocable «Canadien français», assume ses tendances conservatrices et sa fascination pour l’Amérique de Trump et ne manque pas d’érafler au passage la gauche bien-pensante. Si le début du livre laisserait croire à un essai plutôt classique, le lecteur se laissera éventuellement entraîner sur des chemins insoupçonnés alors qu’un événement en apparence anodin ouvrira la porte à une dystopie inquiétante. Une lecture somme toute divertissante, qui ne manque pas de surprendre, mais qui fait aussi beaucoup réfléchir à la fragilité de la société contemporaine et du lien social.

Mardi comme mardi, de Michèle Nicole Provencher

La Mèche

Dans ce premier roman, autofiction assumée, Michèle Nicole Provencher revient sur une enfance difficile avec un humour qui ne masque en rien le drame. La petite Michèle du livre est une enfant candide et attachante qui, après le décès de sa maman, se retrouve adoptée par une famille d’accueil. Les gens qui la prennent en charge ne sont pas des monstres sadiques ou des tortionnaires, beaucoup s’en faut, mais leur manque de générosité et d’affection envers cette enfant qu’ils n’ont jamais désirée est flagrant. Au fil des tableaux — tantôt doux-amers, tantôt légers ou anecdotiques — qui composent le roman, on prend conscience de la profondeur de la blessure qu’a creusé cette triste enfance interrompue, une blessure qui ne cicatrisera peut-être jamais tout à fait.

Trente, de Marie Darsigny

Les éditions du remue-ménage

La poète et auteure Marie Darsigny signe ici un court récit puissant, au parfum d’urgence, qui bousculera sans doute certains lecteurs. La narratrice de Trente a toujours eu la conviction qu’elle allait s’éteindre avant l’âge de 30 ans. Au lendemain de l’anniversaire marquant ses 29 ans, elle entreprend de consigner ses réflexions pendant ce qui sera, il le faut bien, la dernière année de sa vie. Au fil des pages, elle invoque inlassablement ses idoles, ses sources d’inspiration: Elizabeth Wurtzel, Nelly Arcan, Fiona Apple… Des femmes qui, avant elle, ont souffert et exprimé leur souffrance avec tant d’éloquence. Trente n’est évidemment pas une lecture légère, mais la lourdeur inhérente au sujet abordé est fort heureusement contrebalancée par une bonne dose d’humour et d’autodérision.

#LaFab a d’ailleurs rencontré Marie Darsigny pour discuter de son roman. Regardez la capsule en cliquant ici.