La Fabrique Culturelle

Stefan Psenak: le retour de l’endeuillé

Une balado sur le naufrage et la rédemption

Le balado que vous pouvez entendre ici nous fait entrer dans l’univers intime de Stefan Psenak. L’équipe de La Fabrique culturelle l’a rencontré peu avant le lancement de son nouveau recueil de poésie et premier livre en 16 ans: Longtemps j’ai porté mes deuils comme des habits trop grands.  Il s’agit d’une rencontre chargée de confidences sur ce qui l’a amené à arrêter d’écrire et de publier, en 2002, une discussion passionnante sur les années fastes, l’arrogance, l’effondrement, l’anxiété, l’alcool, l’empathie et la sérénité.  

Ici dans les bureaux de Vision Centre-Ville, dont Stefan Psenak est le directeur général. Il était alors au téléphone avec son éditeur (Prise de parole) pour parler du lancement prochain de son nouveau livre. Sur la table: une boîte contenant les livres fraîchement arrivés de chez l’imprimeur.

Longtemps j’ai porté mes deuils comme des habits trop grands, c’est un livre sur le deuil, sur les deuils, la perte d’être chers, la mort, mais aussi plein d’autres deuils de l’existence.  Tout le monde peut se reconnaître là-dedans; perdre des proches, des amis; aussi pour moi la fin de l’insouciance, qui correspond au moment où j’arrête de publier… – Stefan Psenak

Stefan Psenak est bien connu dans la région de l’Outaouais, entre autres en raison d’un passage remarqué en politique à titre de conseiller municipal à la ville de Gatineau. Pendant quatre ans, il a été président de la Commission des arts et de la culture.

Il est aussi l’auteur de 14 livres, tous publiés entre 1994 et 2001, dont des recueils de poésie, des romans, des nouvelles et des pièces de théâtre.  Pendant ces années fécondes, tout son univers était centré sur le livre: il était directeur des éditions L’Interligne, rédacteur en chef de la revue culturelle Liaison et membre de nombreux conseils d’administration… puis tout s’est arrêté.  Un mur, dit-il. Douze années de crises d’anxiété qui ont marqué la fin de l’insouciance.

je n’ai rien fait aujourd’hui

pour t’empêcher de mourir

le temps était à la défaite

au désir d’alcool

 

à ces notes que je m’agrafe sur le torse

au réel qui brûle la rétine

 et qui prétend soutenir le monde

 

le jour filait ses questions

pendant que toi

tu cessais d’y répondre

 

 

Au Théâtre de l’Île, lancement du livre….
Avec Guy Jean, poète bien connu de la région.
Hugo Sabourin, peintre dont l’oeuvre est sur la couverture du livre.

Au Théâtre de l’Île, lancement du livre….
Avec Guy Jean, poète bien connu de la région.
Hugo Sabourin, peintre dont l’oeuvre est sur la couverture du livre.

j’ai quarante-huit ans et autant de vies

j’ai troqué la colère et l’impatience

pour des briques d’empathie

 

je m’attèle

à l’exigeante tâche de la légèreté

j’accueille chaque carrefour

en homme libre

 

je ne marche dans les pas de personne

parce que j’aime le craquement du sol

sous mon poids 

Léa Psenak, la fille de Stefan.

Léa Psenak, la fille de Stefan.