La Fabrique Culturelle

Trois films de cinéastes laurentiens finalistes au FFAVM

Entre humour noir, drame sentimental et ode au cirque

Fort de sa deuxième édition, le Festival de films d’auteur de Val-Morin (FFAVM) présente du 26 au 29 avril prochain une dizaine de courts et longs métrages d’ici et d’ailleurs au Théâtre du Marais, à Val-Morin. Dans une optique de découvrabilité, plusieurs de ces offrandes cinématographiques aux genres variés seront projetées pour la toute première fois sur écran géant au Québec. L’accent sera mis sur l’originalité et les rencontres inspirantes entre le public et les créateurs.

Partenaire de l’événement, Télé-Québec et son équipe de La Fabrique culturelle ont eu le plaisir de regarder les trois longs métrages finalistes, tous réalisés par des cinéastes installés dans la région: Bungalow, de Lawrence Côté-Collins; Falcon Lake, de Charlotte Le Bon; et Bonnet D’Hômme, de Frédéric Barrette. Compte rendu des visionnements.

Bungalow
Présenté le 29 avril à 20 h

Les grandes lignes: Traversée par des dialogues corrosifs, cette comédie grand public suit les mésaventures de deux amoureux (Guillaume Cyr et Sonia Cordeau) qui voient leur rêve de rénover un bungalow délabré se transformer en cauchemar à cause de leur manque d’argent, de tact et de vision commune. Plus les jours passent, plus ils s’enfoncent dans une spirale infernale… En sortiront-ils indemnes?

Les thèmes abordés: Sans être moralisatrice, l’histoire propose une satire féroce de la société de consommation et un pastiche du rêve américain. Par la bande, elle brosse le portrait des anxiétés financières, sociales et sexuelles des jeunes adultes piégés dans un monde dominé par la performance.

La touche laurentienne: Née à Laval, Lawrence Côté-Collins a vécu quelques années à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson. Elle est désormais propriétaire d’un terrain à Val-David, sur lequel elle se fait construire une maison conçue par un architecte de la région. Contrairement aux personnages de son film, elle peut (avec joie) dire adieu aux gros travaux de rénovation et aux problèmes qui y sont associés.

Ce que nous en avons pensé: Bungalow est un huis clos asphyxiant pimenté par un humour noir, un effet boule de neige et une facture visuelle volontairement kitsch. Nous avons souri tout particulièrement en voyant la décoration de la protagoniste (qui adore les étoffes zébrées et les couleurs criardes) et en entendant les histoires rocambolesques de son amie (Geneviève Schmidt).

Falcon Lake, premier long métrage de Charlotte Le Bon
Présenté le 27 avril à 15 h 30

Les grandes lignes: Librement inspiré de la bande dessinée romanesque Une sœur, de Bastien Vivès, ce drame sentimental relate les vacances estivales de deux amis de 13 et 16 ans (Joseph Engel et Sara Montpetit) dans un chalet situé au bord d’un lac prétendument hanté. Au fil des jours, des rencontres familiales et des soirées alcoolisées entre amis, ces jeunes apprennent à s’apprivoiser dans un jeu ambigu de séduction. L’un finira-t-il par craquer pour l’autre?

Les thèmes abordés: À la manière d’un récit initiatique amoureux, l’histoire se penche sur la découverte de soi et des contradictions associées à l’âge ingrat. En parallèle, elle mise sur une légende de fantôme pour créer une atmosphère mystérieuse.

La touche laurentienne: Partageant son temps entre son logement à Paris et sa maison dans les Laurentides, Charlotte Le Bon a filmé son long métrage avec une pellicule 16 mm dans la nature sauvage et inquiétante de la petite municipalité de Gore. Pour se mettre dans l’ambiance du film, son équipe et elle ont souvent dîné à quelques pas d’un cimetière pendant le tournage.

Ce que nous en avons pensé: Falcon Lake est un film empreint de vérité et de sensibilité puisque la réalisatrice a puisé dans ses propres souvenirs d’adolescence et ses pulsions incomprises en le coscénarisant. Nous avons beaucoup apprécié le jeu des jeunes acteurs, qui communiquent beaucoup avec leur regard, ainsi que la réalisation particulièrement soignée.

Bonnet D’Hômme, premier long métrage de Frédéric Barrette
Présenté le 28 avril à 13 h

Les grandes lignes: Ponctué de plans minimalistes, cet ovni cinématographique dépeint le quotidien de deux barbus (Jacques Schneider et Matias Salmenaho) qui s’isolent en pleine campagne afin de préparer un spectacle de cirque unique en son genre. Au milieu des airs d’accordéon, des braiments d’ânes et des séances d’entraînement physique sous un chapiteau, ces artistes bourrus parviendront-ils à accomplir leur dessein sous le feu des projecteurs?

Les thèmes abordés: Portée par des images minimalistes, l’histoire fait une plongée dans les arts circassiens puisque le réalisateur et les deux acteurs sont issus de ce milieu. Elle parle aussi de détermination et de marginalité avec un grand M.

La touche laurentienne: Bien qu’il ait filmé son œuvre en France, Frédéric Barrette vit dans les Laurentides depuis quelques années déjà. Il espère y développer son entreprise de production, Pitorsek. Pour ce film, il a porté tous les chapeaux, devenant à la fois scénariste, réalisateur, preneur de son, monteur et coproducteur, et ce, avec un mince budget de 5000 $.

Ce que nous en avons pensé: Bonnet D’Hômme est une satire absurde qui reprend les codes de la comédie de situation du cinéma muet, tout en éclaboussant sur son passage la masculinité toxique et l’incapacité de communiquer. Nous avons été surpris par sa forme, son humour et son style inclassables.

Après délibération, Télé-Québec offrira une bourse de 500 $ au film lauréat à l’occasion de la soirée de remise de prix du 29 avril.

Informations et programmation complète: https://ffavm.com/

CRÉDITS
Rédactrice: Édith Vallières
Coordonnatrice régionale: Nadine Deschamps
Technicienne de production: Érica Coutu-Lamarche