La Fabrique Culturelle

En cette fin du Mois de l’histoire des Noirs, La Fabrique culturelle et la Maison de la littérature vous proposent des lectures passionnantes qui mettent en lumière la plume riche de nos autrices et auteurs afro-descendantes et afro-descendants. Des romans, de la poésie, des essais ou des ouvrages jeunesse sont à découvrir et à ajouter à la liste de vos lectures pour toute l’année.

Les suggestions de la Maison de la littérature
par Alix Paré-Vallerand, poète et employée de la Maison de la littérature

Cœur yoyo, de Laura Doyle Péan
(Mémoire d’encrier)

Premier recueil de Laura Doyle Péan, poète originaire de la ville de Québec, Cœur yoyo retrace les cinq premiers jours d’une rupture. Comment se remet-on d’un chagrin d’amour? Grâce à la lecture de ses contemporaines Daria Colonna et Maude V. Veilleux? Sur la piste de danse avec un autre corps? Dans le désordre de son quatre et demi, la narratrice se désagrège pour ensuite renaître. Savourons les petites victoires: ses plantes ne sont pas mortes.

Femmes des terres brûlées, de Marie-Célie Agnant
(Pleine lune)

Dans sa postface, Françoise Naudillon écrit que «la langue de Marie-Célie Agnant nous hante». C’est presque un euphémisme! Femmes des terres brûlées porte sur ces personnes qu’on qualifie de déshéritées, ceux et celles «à qui il répugne de s’agenouiller» devant les injustices. Ce recueil percutant est porté par une écriture lyrique et se clôt dans la lumière «les paumes tendues vers la terre».

La Fabrique culturelle recommande…

Essais

Les racistes n’ont jamais vu la mer, de Rodney Saint-Éloi et Yara El-Ghadban
(Mémoire d’encrier)

Deux amis, Rodney Saint-Éloi et Yara El-Ghadban, échangent sur la beauté de la diversité sous le signe de la bienveillance. À travers leurs expériences personnelles, les deux écrivains invitent au dialogue ainsi qu’à la nuance malgré l’urgence et la crise durant lesquelles a été écrit l’ouvrage. Ce livre ouvre une porte sur les délicates questions qu’il reste à aborder en lien avec le racisme.

Le contrat racial, de Charles W. Mills (Mémoire d’encrier)

Le rappeur et historien Aly Ndiaye, alias Webster, signe la toute première traduction du livre The Racial Contract, du philosophe américain Charles W. Mills, publié en 1997. Ce livre incontournable avance que le contrat social de nos sociétés se pose sur un contrat racial sous-entendu pour maintenir la suprématie blanche. L’essai est toujours brûlant d’actualité et met en lumière des concepts nécessaires à la compréhension des sociétés.

Poésie

La femme cent couleurs, de Lorrie Jean-Louis
(Mémoire d’encrier)

Ce premier recueil de l’autrice montréalaise Lorrie Jean-Louis a connu un vif succès par sa prise de parole aussi poétique que vive. La femme qui s’exprime apparaît à la fois «sans» et ornée de «cent» couleurs, ce qui lui permet de tout dire, sans tabous, dans une verve engagée et caractérisée par des images marquantes.

Dans la splendeur de la nuit, de Dany Laferrière
(Points)

L’univers caractéristique de Dany Laferrière a conquis bon nombre de lecteurs et de lectrices au fil des ans. Ce recueil illustré, à mi-chemin entre la poésie et le roman, présente l’écrivain déambulant la nuit à Port-au-Prince. Pour faire partie de ce songe animé, tournez les pages, détendez-vous et rêvez.

Fiction

Les enragé·e·s, de Valérie Bah
(Les éditions du remue-ménage)

Valérie Bah s’inspire du vécu de la communauté noire queer et trans pour raconter l’histoire de l’ensemble des «enragé·e·s» qui peuplent son premier recueil de nouvelles. Campés dans la décennie 1990-2000, les textes présentent un Montréal assez boudé par la fiction québécoise et offrent des histoires aussi touchantes qu’impétueuses.

La respiration du ciel, de Mélodie Joseph
(VLB Éditeur)

Le premier tome de la série d’afrofantasy La semeuse de vents, La respiration du ciel, raconte l’histoire d’Olive, une fillette retrouvée au cœur des marécages de la Tourmente. N’ayant aucun souvenir de son passé, elle découvre qu’elle possède cependant un pouvoir inquiétant. Mélodie Joseph, qui est originaire de la Martinique, signe un premier roman magnétique au parfum des Caraïbes.

Livres jeunesse

Rosa Parks, de Lisbeth Kaiser et Marta Antelo
(La courte échelle)

La collection «De petit à grand — De petite à grande» propose de courts portraits de personnes marquantes qui ont accompli de grandes choses. Cet album présente Rosa Parks, une figure importante de la lutte contre la ségrégation aux États-Unis, mais d’autres personnalités sont aussi exposées, notamment Ella Fitzgerald, Jean-Michel Basquiat et Nelson Mandela.

L’escouade du bonheur, de Dïana Bélice et Niti Marcelle Mueth
(Dominique et compagnie)

L’escouade du bonheur, dont le tome 2 vient tout juste de paraître, relate l’histoire de Lilou, une jeune fille d’origine haïtienne qui vit dans une habitation à loyer modique (HLM) de Montréal-Nord. Accompagnée de sa petite voix intérieure plutôt déterminée, elle pose un regard lucide sur sa vie et sur les gens qui peuplent son quartier. La plume de Dïana Bélice touche les jeunes par sa grande honnêteté et la finesse avec laquelle elle aborde des sujets difficiles dans cette série déjà très populaire.

Regardez l’épisode de Derrière les livres avec Dïana Bélice sur Le Squat.

La série Victoire-Divine, d’Edith Kabuya (Éditions de Mortagne)

Edith Kabuya s’est fait connaître il y a quelques années avec sa série fantastique Les maudits. Cette fois, la série Victoire-Divine se déroule dans le pensionnat cossu Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, un lieu hautement hiérarchique, encore plus si vous vous y trouvez grâce à une bourse. C’est le cas de Victoire-Divine, qui devra faire face à l’intimidation et aux humiliations, mais aussi aux côtés sombres de la révolte. Comme le souligne l’enseignante au secondaire Sophie, du réputé blogue Sophie lit: «On manque de personnages issus de la diversité culturelle en littérature jeunesse québécoise et Victoire-Divine est bienvenue.»

Regardez l’épisode de Derrière les livres avec Edith Kabuya sur Le Squat.