La Fabrique Culturelle

Lectures #LaFab | 5 livres en mars

La Fabrique culturelle vous suggère chaque mois des auteur(e)s québécois(e)s à découvrir. Voici notre sélection de mars.

J’t’aime encore : monologue amoureux – Roxanne Bouchard

VLB Éditeur

jtaimeencorePour aborder ce monologue amoureux, pourquoi ne pas s’installer confortablement en envisageant de tourner les 128 pages en une séance? Lus d’un seul souffle, ces mots touchent et interpellent puisque, c’est inévitable, on vit tous un jour ce moment de doute amoureux, ce regard vers ailleurs, désireux et hésitant. Cette adaptation théâtrale est réconfortante; nous sommes simplement humains.

À voir aussi:

Le reflet de la glace – Geneviève Drolet

No de série 

refletdelaglaceParu en 2012, ce court roman démontre une fois de plus le talent et la force d’évocation de la plume de cette auteure. Texte dur, texte triste, texte trash; rien n’est joli et doux dans ce récit rempli d’épines. Ce qu’on aime particulièrement de l’écriture de Drolet? Son rapport au corps, sa façon de décrire précisément les sensations, son talent pour décortiquer la détresse, son analyse fascinante de l’humain. Une auteure à suivre absolument.

L’imparfaite amitié – Mylène Bouchard

La Peuplade

imparfaiteamitieMylène Bouchard, tous tes mots dans le creux de mon oreille m’ont ruisselé droit au coeur. J’ai souvent déposé ton livre pour laisser respirer l’épiphanie. Mais tu m’avais vue venir. Tu avais prévu pour moi des pages noires, imposé des pauses; prédisant mon vertige en quittant Amanda, tu t’es nommée dans une postface, générique d’une grande aventure, le temps que je pose pied. J’ai tantôt été la jeune femme à qui Amanda, ton personnage principal, offre le récit de sa vie et ses plus essentiels conseils, pour devenir Amanda, et sentir l’ivresse de Madeleine. C’est un lexique, une grammaire, un Bescherelle de l’amour, hors du temps. C’est un reflet net auquel on ne peut ni ne veut se soustraire parce que, chose rare et précieuse, il éveille un sentiment d’unité et ranime du même souffle une tendresse pour soi. Tous égaux dans notre imperfection, tous égaux dans l’enchevêtrement des amours. L’imparfaite amitié est le livre que je rachèterai mille fois, parce que je vais le prêter, qu’il ne me reviendra pas et que je voudrai le lire encore et encore et encore.

Matricide – Katherine Raymond

Éditions XYZ

matricideOn vous le dit tout de suite: c’est du lourd. Et la plume de cette jeune femme est insistante et répétitive sur le pathos et la douleur. Mais comment pourrait-il en être autrement, quand on doit survivre au suicide de sa mère? Et ensuite au sien, raté? De jeune médecin en psychiatrie à patiente dans le même hôpital où elle soigne, de fille à sa mère à fille qui survit à cette dernière, les rôles s’échangent continuellement dans ce court roman où s’entremêlent également diagnostics, poésie, lettres d’amour et prescriptions. Le tout traversé du cri du cœur – rageur, mais fragile, amoureux, mais peiné – d’une jeune femme perdue et abandonnée. Un livre qui ne laisse certainement pas indifférent et qui questionne habilement réalité et fiction.

 

Sans terre – Marie-Ève Sévigny

Héliotrope

sansterreSans Terre est le premier polar de Marie-Ève Sévigny, auteure de Québec connue pour sa fameuse Promenade des écrivains. L’intrigue prend racine sur l’Île d’Orléans, où le chalet de Gabrielle Rochefort, une militante écologiste au front de bœuf, est incendié. L’enquête, menée par les services policiers de la SQ, intéresse aussi l’ancien chef de police, ex-amant de Gabrielle. Un récit qui touche à la corruption du milieu politique et à ceux qui en sont responsables.