La Fabrique culturelle vous suggère chaque mois des auteur(e)s québécois(e)s à découvrir. Voici notre sélection de février.
Un tout petit recueil, une simple plaquette. Qui détaille des vies: celle du père de l’auteure, embaumeur de profession, et celles de tous ces corps qui sont passés sur sa table de thanatopraxie. Dans une forme structurée en énumération sous forme de points, presque froide, l’auteure nous offre des histoires étranges, des souvenirs et des constats sur la vie. Et la mort, bien sûr. Intrigant petit livre, dont on aurait pris un peu plus de chair (!).
«tes roses infiltrent
mes porcelaines tannées
chaque matin qui cogne
ta perte sonne moins lourd
dans mon autre ville
les hôpitaux sont mes walk-in»
La poésie d’Aimée Lévesque est un peu comme une couverture qui réchauffe et rassure. On y sent l’enfance, les grands yeux ouverts d’une petite fille curieuse, la main douce et caressante d’une grand-mère et les mots du quotidien qui imprègnent ses textes des odeurs de la maison, lieu de refuge et d’apprentissage. Du doux à lire et relire.
C’est au chevet de sa grand-maman Rose que Viviane plonge dans l’histoire trouble de sa famille et de sa propre vie. Roman qui révèle les secrets enfouis dans le silence de trois générations de femmes, cette charge poétique de l’auteure Emmanuelle Tremblay nous transporte dans un récit captivant. L’auteure, également poète, nous guide avec douceur dans ces rapports sociaux teintés d’une violence sourde. En résulte un sentiment de colère, mais aussi le désir de regarder avec douceur ces femmes qui nous ont précédés.
Les mots beaux, crus et parfois bouleversants de la slameuse Marjolaine Beauchamp sont faits pour être dits intensément plutôt que lus sagement. Qu’à cela ne tienne, on ne sort pas indemne de la lecture de son recueil de textes «Fourrer le feu», organisé en thématiques qui correspondent aux critères diagnostic du trouble de la personnalité limite. Découvrez cette artiste en vidéo ici.
Que l’on compte ou non parmi les très nombreux(ses) fans des romans de cette auteure, il faut admettre qu’elle possède une plume fort habile et une réflexion très intéressante. Dans ce court essai, elle s’intéresse à la mémoire, aux souvenirs et à l’oubli, avec, comme fil conducteur, le cancer au cerveau qui a emporté son père en 2015.